Inflation et croissance contradictoires en vue pour la zone Euro
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Julien HueDe façon générale, l'inflation a baissé d'un dixième de point par rapport à l'année dernière dans la zone Euro, s'établissant désormais à 1,7 %.
Comme chaque mois, le Conseil des ministres de l'économie et des finances de l'UE (Ecofin) a publié les chiffres de l'inflation dans la zone Euro, qui compte 13 pays. D'après les données d'Eurostat, ce sont les Pays-Bas qui connaissent le taux d'inflation le plus faible (1,1%). De lautre côté du classement figurent les Slovènes avec une inflation flirtant avec les 3,4%. En général, une baisse de l'inflation s'accompagne d'un ralentissement économique.
De fait, selon les estimations rendues publiques du commissaire européen aux Affaires économiques, Joaquín Almunia, la croissance économique devrait être revue à la baisse par rapport aux prévisions du mois de mai. La croissance de la zone Euro pour l'année 2007 devrait ainsi s’établir à 2,5% (du PIB) au lieu de 2,6%. Pour autant, il existe des tensions susceptibles d'alimenter l'inflation dans les prochains mois sans que celle-ci soit compensée par un dynamisme économique.
La possibilité d'une évolution contradictoire
Tout d'abord, le baril de pétrole a atteint le seuil des 80 dollars sur les marchés internationaux, ce qui constitue un record historique. Le cours du pétrole est aujourd’hui supérieur de près de 80 % à son niveau de 2004. Tant que l'UE ne s'efforcera pas de développer les secteurs énergétiques tels que les éoliennes, le photovoltaïque et le biocombustible, ses industries resteront dépendantes d'un pétrole cher.
Autre facteur : la crise des crédits immobiliers qui a contraint la BCE à injecter sur le marché une quantité record de liquidités. Dans le même temps, elle a laissé le niveau des taux d'intérêt inchangé -aujourd'hui à 4%-. La variation des taux est pourtant le mécanisme habituellement utilisé par les banques centrales pour contenir l'inflation.
Enfin, les préoccupations portent sur la pénurie de matières premières alimentaires, telles que les céréales, provoquée en partie par les mauvaises récoltes du printemps 2007, mais aussi par le fait que les compagnies européennes du secteur énergétique misent de plus en plus sur le biocombustible. Ces entreprises constituent ainsi un nouvel acteur du marché des matières premières agricoles, et leur demande contribue à augmenter les prix de ces matières sur un marché européen encore soumis à des restrictions de production dans le cadre de la politique agricole commune (PAC).
Histoire de résoudre l’imbroglio de la PAC qui doit être réformée, la commissaire européenne à l'Agriculture, Mariann Fischer-Boel, a décidé d’éliminer le pourcentage de jachère obligatoire pour les récoltes de céréales de cet automne et du printemps 2008, c'est-à-dire environ 4 millions d'hectares (soit l'équivalent de 5,6 millions de terrains de football). Des voix s'élèvent déjà, notamment celle de Nicolas Sarkozy, réclamant une refonte de la PAC qui puisse garantir à l'Europe une « indépendance » et une « sécurité alimentaire ».
Cette nouvelle PAC reposerait sur l'élimination des subventions et sur la préférence communautaire, au moment où il est prévu de laisser des produits agricoles d'origine extra-communautaires entrer sur le marché. Une orientation nouvelle qui conviendrait à des pays comme l'Espagne, la France, l'Italie ou le Portugal, puissance agricoles européennes.
Translated from Inflación y crecimiento contradictorios en el horizonte de la Eurozona