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Indignés... De quoi ? 5 points sur les campeurs politiques en Europe

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Politique

Alain Juppé refuse d'entendre parler d'« été européen » après le printemps arabe. Il n'empêche. Des milliers de citoyens manifestent dans les rues madrilène, athénienne ou parisienne pour réclamer une démocratie effective, libérée du bipartisme et des réductions des dépenses sociales imposées avec la crise économique.

Une jeune Espagnole revient en cinq points sur l'essence d'un mouvement de plus en plus qualifié de « populiste de gauche ».

1) Pourquoi ces protestations ?

Les jeunes protestent contre la corruption et la concentration du pouvoir et de l'argent entre peu de mains. Ils s'indignent du fait que les intérêts économiques passent au dessus du bien-être social et ils dénoncent le manque d'attention de politiciens peu à l'écoute des citoyens, ainsi que l'impossibilité pour ces derniers de participer réellement à la prise de décision. Ils en ont assez du bipartisme, de l'injustice sociale et des abus de pouvoir.

2) Qu'ont-ils à dire ?

« No somos mercancía en manos de políticos y banqueros » (« Nous ne sommes pas des marchandises aux mains des politiques et des banquiers») , « Ils ne nous représentent pas » et « Ils l'appellent démocratie, mais ça n'en est pas une » sont parmi les messages principaux, qui côtoient d'autres pancartes plus comiques, telles que « Poco pan para tanto chorizo » (« Trop de chorizo et pas assez de pain », chorizo signifiant politiques corrompus) et « Nous ne manquons pas d'argent, nous avons trop de voleurs ». Les banderoles évitent les couleurs de l'une ou l'autre des étiquettes politiques (bien qu'il y en ait toujours quelques-unes), car le mouvement Democracia Real Ya (Une vraie démocratie tout de suite, ndlr) ne se réclame d'aucun parti, syndicat ou organisation et ne veut pas que son message soit dénaturé par d'autres qui pourraient s'y greffer.

 

3) Mais que veulent-ils obtenir ?

L'objectif principal est clair : construire une vraie démocratie. Cela paraît cependant très abstrait, et l'une des critiques les plus communes du mouvement pointe précisément son manque de propositions claires et concrètes. De fait, les avis divergent en interne sur le moyen de changer les choses. Ce qui semble rassembler le plus large consensus est la nécessité d'une plus grande participation citoyenne à la vie politique, ainsi que la réforme de la loi électorale pour que les petits partis soient moins pénalisés et pour favoriser l'émergence de nouvelles idées et de nouvelles façons de faire.

Pour remédier à l'absence de cap sûr, la plateforme du mouvement a proposé une liste de mesures qui vont de l'élimination des privilèges de la classe politique et du contrôle des entités bancaires au changement du système fiscal, à la démocratie participative et à la diminution des dépenses militaires. La lutte contre le chômage, la défense du droit au logement et de la qualité des services publics figurent aussi parmi les objectifs. Ils parlent de revenir à 65 ans pour l'âge de la retraite, de réduire le nombre de nominations arbitraires, d'interdire aux banques d'investir dans des paradis fiscaux et d'abolir la fameuse loi Sinde sur les téléchargements Internet.

4) Comment tout ça a-t-il commencé ?

La crise économique a sans conteste été un élément catalyseur du mouvement, en faisant atteindre à l'Espagne des taux de chômage supérieurs à 20%. Les coupes budgétaires en matière de politique sociale qui ont suivi ont alimenté le ras le bol général. D'aucuns pointent aussi le précédent du printemps arabe, lequel a démontré qu'en s'unissant, les gens peuvent changer les choses. Cela fait plusieurs mois que des signes de l'indignation existante pointent sur Internet et sur les réseaux sociaux. Les raisons ne manquent pas et l'approche des élections du 22 mai a été le dernier coup de pouce.

5) Jusqu'où cela va-t-il aller ?

Après la mobilisation dans plusieurs villes espagnoles, les campements se sont mis en place pour assurer la continuité de la contestation. Le mouvement a pris forme sur les réseaux sociaux, dans les médias, à travers les blogs...Des manifestations ont ensuite été organisées hors d'Espagne, de l'Allemagne au Mexique, de l'Italie au Costa Rica, de Paris à Bruxelles et à Londres. Pour le moment, ce sont surtout les Espagnols hors du pays qui appuient le mouvement, mais quelques étrangers commencent à s'unir à la cause. L'indignation va-t-elle se globaliser ?

Sur cafebabel.com, vous pourrez bientôt lire l'opinion de jeunes européens des quatre coins du continent, entre espoir et moue dubitative.

Photo :  Une (cc) Dwell29/Flickr; Loi électorale : (cc)coletas_soft/flickr ; No hay pan para tanto chorizo : (cc)arribalasqueluchan/flickr

Translated from ¿Primavera española?: Cinco claves de la #Spanishrevolution