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Import-export de poules de l'est

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Default profile picture ariella baltié

L'élargissement de l'UE n'a pas aidé les jeunes femmes d'Europe centrale et orientale : elles sont désormais aux prises avec la prostitution.

« Ils nous ont offert 5 euros chacune pour avoir des rapports sexuels avec eux », déclarent trois étudiantes slovaques qui travaillaient comme serveuses en Italie. « Personne ne nous a jamais autant humilié. On est des prostituées ou quoi ? » demandent-elles en colère, manifestement incapable de refouler les sentiments que cet évènement a éveillé en elles. Et pareils récits ne s’entendent pas qu’à l’ouest de l’Europe. Prague elle-même est une destination très courue des jeunes hommes anglais qui cherchent à se divertir pour pas cher. Et le sexe bon marché fait autant partie de Prague que son château.

Les troupes internationales n'aident en rien au problème

Le nombre important de femmes russes, biélorusses; ukrainiennes, polonaises et tchèques travaillant dans les secteurs de la prostitution de la « Vieille Europe » explique peut-être pourquoi les femmes de l'est ont une réputation de prostituées. Ces « travailleuses » ont quitté leur pays pour trouver une vie meilleure, mais tandis que certaines savaient qu'elles gagneraient de l'argent en se servant de leur corps, d'autres furent trompées par de fausses promesses de succès comme mannequin, hôtesse, ou dans la publicité. Tandis que la première catégorie est protégée par la Cour de Justice des Communautés Européennes (CJCE), car le service qu'elles fournissent est un travail comme un autre, la seconde n'a aucun droit. Trahies et sans papiers, elles deviennent la propriété de proxénètes qui peuvent leur ordonner d'avoir des relations sexuelles sans préservatifs ou même au cours de leur grossesse.

Le seul moyen de sortir de cette vie de chantage et de viol est la fuite. Malheureusement cela se termine souvent par la trahison des prostituées par leurs soi-disant sauveurs qui les remettent à leurs proxénètes.

Le pire, c'est que dans les pays où les forces internationales sont présentes pour « maintenir la paix », la fréquentation des prostituées par les soldats contribue au trafic d'êtres humains, laissant ainsi des femmes supposées être aidées, prises dans le piège de la prostitution. Selon un rapport publié par Amnesty Internationale en 2004, « depuis le déploiement en juillet 1999 des forces internationales pour le maintien de la paix (KFOR), le Kosovo est devenu une des principales destinations du trafic de femmes et de jeunes filles forcées à se prostituer ». Il est bien connu que le trafic d'êtres humains paye bien et qu'il ne menace pas autant les personnes impliquées que le trafic de drogue.

Rêver à Cendrillon

On tombe facilement dans les filets jetés par les trafiquants car, qu'ils soient tchèques, roumains ou polonais, ils vous bombardent de promesses de gros salaires et de promotion sociale à l'étranger. A l’est, on offre des boulots médiocres ou pas de travail du tout. Or la majorité des anciens états-membres de l'UE n'a pas ouvert son marché du travail, malgré l’élargissement et l’adhésion. Par conséquent, les étudiants qui partent pour l'ouest à la recherche d'un boulot d'été finissent souvent par travailler illégalement dix à douze heures par jour pour toucher à peine 700€ par mois. A leur retour, ils auront de l'expérience mais pas d'argent et la grande partie de ce qu'ils auront gagné ira aux agences de placement pour payer leurs droits d'inscription. Qui plus est, c’est souvent au travers de ces agences qui proposent des emplois comme jeunes filles au pair, mannequins et hôtesses à l’ouest, que les jeunes filles peuvent tomber dans le monde la prostitution. Ainsi, la prestigieuse agence de mannequinat tchécoslovaque Eli a récemment fait l’objet d’un scandale : les jeunes employées se voyaient promettre indépendance financière, opportunités de voyage et coopération avec des photographes de mode et des artistes du maquillage. J’ai moi-même participé à des essais et tout semblait être correct... Mais une fois le contrat signé et les photos réalisées pour leur book, les filles étaient forcées de se prostituer : si les filles refusaient de devenir des poules de luxe, elles se voyaient obligées de rembourser leurs « dettes » pour les services fournis. Les proxénètes, voyez-vous, n'opèrent plus dans les rues mais dans de luxueux bureaux…

Politique d'autruche

Malheureusement, en Europe centrale et orientale, il y a trop d’informations concernant le trafic d'êtres humains et la prostitution forcée. Malgré les progrès réalisés depuis quelques années, c’est de l'étranger que nous apprenons le plus sur NOS prostituées. Afin d’affronter au mieux ce problème et de le combattre efficacement, nous devrions d'abord admettre qu'il existe. Mais l'ignorance est félicité...

Translated from For sale and import: chicks from the East