Il lui faut une âme !
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Dans son livre-testament ‘Pour l’Europe’, le Père fondateur Robert Schuman définissait comme suit l’œuvre qu’il avait conçue et lancée: . Il entendait par là que ses successeurs devraient préserver l’Idée Europe et la faire pratiquer en la propageant pour qu’elle anime le corps qu’il venait de lancer.
L’Idée Europe n’était-elle pas le moteur puissant qui avait permis son démarrage foudroyant et inespéré ? Des centaines de millions de gens, qui se haïssaient depuis des siècles, se sont réconciliés officiellement, par un traité signé à Paris par les six nations fondatrices, six ans après la fin d’une guerre abominable que j’ai personnellement vécue. Du JAMAIS VU !
« La mise en œuvre de ce vaste programme d’une démocratie généralisée dans le sens chrétien du mot trouve son épanouissement dans la construction de l’Europe. Déjà la Communauté du Charbon et de l’Acier, l’Euratom et le Marché Commun, avec la libre circulation des produits, des capitaux et des hommes, sont des institutions qui modifient profondément et définitivement les relations entre les Etats associés ; ils deviennent en quelque sorte des secteurs, des provinces d’un même ensemble. Et cet ensemble ne pourra et ne devra pas rester une entreprise économique et technique : il lui faut une âme,la conscience de ses affinités historiques et de ses responsabilités actuelles et futures, une volonté politique au service d’un même idéal humain ».
(fin du ch. III, p.77+78)
‘Il lui faut une âme’
Robert Schuman voulait instaurer une large et profonde Communauté de Nations, riche d’un idéal de cœur qui seul peut infuser une vie intense aux hommes qui la composent. Ses successeurs, négateurs de son œuvre, en refusant de lui donner une âme, ont tout loupé : ils n’ont réussi qu’à ébaucher une Union factice qui engendre le désamour auprès de ses citoyens. Celui-ci grandit de plus en plus car les gens se dégoutent et souffrent de se sentir amoindris par l’absence de tout esprit qui aurait du les unir. Cette lacune empêche l’âme de l’Europe de naitre et de s’épanouir de façon harmonieuse. La bassesse matérialiste des pratiques de tous les partis politiques quels qu’ils soient en est la cause profonde. La déchéance notoire que subit sans discontinuer l’Union Européenne conduit cell-ci à sa ruine. Comment pourrait-elle d’ailleurs réussir à vivre en employant des moyens qui tuent : Elle agit pour satisfaire l’appétit avide de ceux qui crient le plus fort en exigeant le fric et leurs droits sans jamais leur rappeler la modération et l’exigence de leurs devoirs auxquels ils sont naturellement soumis. Et ceci dans une surenchère organisée dont profitent tous les partis politiques qui sont de ce fait les responsables de la Désunion. Nous nous trouvons placés dans la situation catastrophique d’un échec permanent et néfaste. Nous sommes loin du 18 avril 1951. Ce fut le jour béni de la naissance de l’Europe. Les représentants officiels des six premiers Etats fondateurs signèrent le Traité de Paris dont le préambule définissait, une fois pour toutes, les principes qui assuraient la vie de l’Europe, :Résolus
Avez-vous bien remarqué le terme : résolus précédant les trois objectifs catégoriques et futuristes intimés à l’Europe ET voulus par les Chefs d’Etat fondateurs ? Et n’êtes-vous pas révoltés de constater qu’aujourd’hui, TOUT CE qui était OFFICIALISE par un TRAITE a été fichu par terre : à substituer aux rivalités séculaires une fusion de leurs intérêts essentiels, à fonder par l’instauration d’un communauté économique les premières assises d’une communauté plus large et plus profonde entre des peuples longtemps opposés par des divisions sanglantes, et à jeter les bases d’institutions capables d’orienter un destin désormais partagé,
Aucun des objectifs fixés voici 57 ans n’est atteint. Le lecteur est bien obligé de constater que l’'échec’ provient de l’UE qui l’a bien mal gouverné. Alors que faut-il faire ? La laisser continuer de gouverner dans ses défaillances successives et chroniques pour aller vers la catastrophe ? Nos intérêts essentiels ne sont plus fusionnésLa communauté qui devait s’instaurer ‘plus large et plus profonde’ ne l’a jamais été. La Démocratie et l’Esprit communautaire qui auraient du être les bases des institutions n’ont plus jamais fonctionné