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Il faut sauver le soldat Euro

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Maxence

Bruxelles

Par Pierre Fagnart L'essentiel des débats du Conseil européen de ces 16 et 17 décembre portera sur les mécanismes de sauvetage économique. Les épisodes grecs et irlandais ont émoussé la stabilité financière de l'Union, et la faillite d'un État membre n'est aujourd'hui plus un tabou. Institutionnaliser le mécanisme de stabilité, c'est le défi des chefs d'État.

« Depuis le début de la crise, nous avons pris des mesures décisives pour préserver la stabilité financière et pour promouvoir le retour à une croissance durable. Nous continuerons à agir en ce sens, et la zone euro sortira renforcée de la crise. » C'est en ces mots qu'Herman Van Rompuy a introduit les sujets qui sont discutés durant la réunion du Conseil européen d'aujourd'hui.

L'Europe est sur la défensive. Menacée par les spéculateurs et les agences de notation, les chefs d'États ont pris le problème à bras-le-corps, et travaillent en ce moment-même à l'établissement d'un mécanisme européen de stabilité (MES). La mise en place d'un nouveau mécanisme est indispensable. En effet, le Fonds européen de stabilisation financière (FESF), celui qui a sorti la tête irlandaise de l'eau, s'effacera en juin 2013. De plus, sa capacité financière (750 milliards d'euros) n'aurait pas été suffisante pour voler au secours de l'Italie ou de l'Espagne, s'il en en avait été question.

Il fallait donc trouver un autre mécanisme, pérenne, qui assurerait la stabilité des États membres. Abordé lors d'un précédent sommet, et confirmé par les ministres des finances de la zone euro, le mécanisme européen de stabilité devrait être inscrit « dans le texte » dès demain.

Mais qu'est-ce que le MES aura de plus que le FESF ? Si on ne connait pas encore l'étendue de son poids financier, il devrait être fondé sur deux principes. Tout d'abord, les aides accordées aux États membres seront liées à des exigences budgétaires sévères, afin de ne pas « laisser dériver » les demandeurs d'aides.

Ensuite, une aide européenne serait conditionnée à l'implication d'investisseurs privés dans le remboursement de la dette nationale. Et c'est cette implication de créanciers privés qui pose problème. Car les décideurs européens ont brisé un tabou. La faillite d'un membre de l'Union était impensable, elle est aujourd'hui évoquée. Les marchés ont évidemment intégré la nouvelle, et sont aujourd'hui plus réticents à prêter aux états, alors que c'était auparavant considéré comme un placement sûr.

Bien sûr, Herman Van Rompuy ne va pas sortir le MES de son chapeau à l'issue du Conseil. Le défi posé aux chefs d'Etats, au final, est peut-être de montrer que l'Union est capable d'une réelle solidarité.

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