Hrant Dink, la Turquie se souvient
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L’assassinat de Hrant Dink, 53 ans, journaliste turc d’origine arménienne et fervent partisan de l’adhésion à l’Union européenne suscite émotion et remise en question en Turquie.
« Hrant était la cible parfaite pour ceux qui veulent entraver la démocratisation de la Turquie et son accession à l'Union européenne », a déclaré l’un des journalistes d'Agos, l’hebdomadaire bilingue turc et arménien dont Hrant Dink était l’un des fondateur et rédacteur en chef.
L’assassinat le 19 janvier à Istanbul de ce journaliste engagé a soulevé indignation et tristesse en Turquie. Par cet acte ignoble, ce n’est pas seulement la communauté arménienne qui est endeuillée, mais tous ceux qui sont attachés à la liberté et à la démocratie en Turquie.
Des Turcs de toutes origines sont venus rendre un dernier hommage à Hrant Dink devant le siège de son journal Agos. Les manifestations regroupant des milliers de personnes scandant ‘Nous sommes tous des Arméniens’ annoncent peut être une réconciliation entre Turcs et Arméniens.
Les hommages rendus à Hrant Dink ont été l’occasion d’interpeller le gouvernement sur la question des droits de l’Homme, et notamment de revendiquer la suppression de l’article 301 du Code pénal turc, au nom duquel le journaliste avait été condamné à 6 mois de prison avec sursis pour avoir évoqué le génocide arménien.
Chaque jour, depuis vendredi, les milliers de manifestants qui rendent hommage à Hrant Dink -près de 100 000 personnes étaient réunies derrière le cortège funèbre mardi- donnent la preuve de l’existence d’une société civile active en Turquie, prête à s’engager pour remettre la Turquie sur les voies d’une démocratisation « à l’européenne ».