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Hospitalityclub : vacances sur canapé

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Société

'Myspace du routard', le site Hospitality club propose à ses jeunes membres d'héberger des inconnus ou d'être logé gratuitement aux quatre coins du continent.

Profil détaillant les centres d'intérêts, les occupations, l'âge, description, photo. La page hospitalityclub.org a tout du site

communautaire web 2.0, voire même d'un site de rencontres.

Fondé en 2002 par un jeune étudiant allemand, le succès du site va croissant, profitant de la popularité d'internet et surfant sur l'essor des vols low cost en Europe, le développement des échanges universitaires type Erasmus ou l'ouverture des frontières de l'espace Schengen.

Aujourd'hui, 280 000 personnes âgées de 17 à 77 ans sont enregistrées dans ce 'club de l'hospitalité' virtuelle qui leur permet d'héberger des voyageurs de passage ou d'être logé eux-même chez des particuliers. Gratuitement. C'est l'Allemagne compte le plus d'afficionados avec près de 51 000 adhérents tandis que l'Europe centrale et orientale constitue un vivier inépuisable de membres dynamiques.

Loin des tours opérateurs ou des offres de vacances 'tout compris', la nouvelle philosophie de vacances du 'couch surfing' [littéralement 'surfer de canapé en canapé'] fait fureur parmi la jeunesse du continent : à tel point que les nouveaux membres de l'Hospitality club doivent désormais patienter plusieurs jours avant d'être 'intronisés'.

Avoir le monde chez moi

Hospitalityclub clame vouloir rapprocher les Européens entre eux par le voyage et la découverte, miroirs de leurs points communs et des différences culturelles, comme en témoigne Piotr, un Polonais de 24 ans : « j'ai été par exemple très surpris d'entendre que mon hôte mexicain se référait à sa petite amie française, aux Irlandais et à moi-même sous le vocable d' 'Européens' ! Je n'avais jamais vraiment pensé en ces termes ».

Fabien, étudiant parisien de 22 ans ne tarit pas non plus d'éloges sur le club : « cela m'a permis d'avoir le monde chez moi sans avoir besoin de me déplacer, ensuite cela m'a donné la possibilité de voyager facilement à budget serré».

La procédure est simple : pour faire partie du club H, il suffit de remplir son profil, en précisant ses passions, hobbies, derniers voyages, le lieu où l'on vit, et enfin si l'on est prêt à accueillir des inconnus de passage chez soi. Un dernier critère qui ne représente en aucun cas une obligation.

Confiance bénévole

L'ensemble des informations est ensuite passé en revue par un groupe de volontaires bénévoles qui vérifie que le profil du nouvel inscrit correspond bien à la philosophie de la communauté. Une fois validés, les membres peuvent se contacter entre eux, via un système de messagerie et se renseigner sur les possibilités d'hébergement dans les villes qu'ils comptent visiter.

A chaque fois qu'un membre rencontre un autre membre, il doit donner son avis -positif ou négatif- sur son hôte, ses commentaires devant par la suite guider les autres utilisateurs dans leurs choix. Le site, administré par des volontaires, fonctionne selon le principe de la gratuité et surtout de la confiance. «Il y a certes une part d'inconnu dans chaque nouvelle rencontre, » remarque Christian, franco-suédois. « Il est inévitable que certaines personnes s'inscrivent pour faire des rencontres type 'speed dating'», ajoute t-il.

Compatibles en un clic

Plutôt rares aux dires des utilisateurs, des déconvenues peuvent néanmoins survenir comme se souvient Elena : « en Lituanie,j'ai été hébergé par un trentenaire complètement hippie qui vivait dans une sorte de taudis, j'ai beaucoup aimé le personnage mais je me suis rendue compte que ce genre d'hôtes ne conviendrait à tout le monde. » De son côté, Diana explique qu'il est important de choisir avec soin ses hôtes même « s'il est difficile de connaître la compatibilité des caractères en quelques clics. »

Sur le créneau de l'hospitalité sans frontières, 'Hospitalityclub' connait un concurrent sérieux,le site américain www.couch-surfing.com : « c'est vrai qu'il existe comme une sorte de rivalité entre les deux clubs, » reconnaît Christian mais 'Hospitality club' a «beaucoup plus de membres en Europe et cible davantage les routards. »

Loin du cliché des hippies, autostoppeurs ou autres backpackeurs, les membres de cette communauté disent apprécier de pouvoir vivre l'Europe 'autrement', loin des sentiers balisés et de l'atmosphère impersonnelle des hôtels, quitte à se livrer au jeu du hasard des rencontres.

Qui sont les meilleurs touristes ?

Pour répondre à cette épineuse question, le voyagiste européen 'Expédia' a mené une étude auprès de 15000 hôteliers dans 12 pays. Haut-la-main, les hôteliers et restaurateurs interrogés ont choisi les Japonais en tête de leurs préférences. Oui, le Nippon est le touriste idéal, talonné de près par les Américains et les Suisses. Les qualités essentielles pour faire partie de ce trio de tête ? Faire des efforts pour parler les langues des autochtones, goûter les mets locaux, tout en semant généreusement ses euros, à l'instar des Américains, experts en lâcher d’espèces sonnantes et trébuchantes, talonnés de près par Russes et les Britanniques. A l'inverse, la palme du touriste le plus pingre revient aux Allemands, suivis par les Chinois et les Français.

Pauvres Français qui seraient d’ailleurs les ‘pires touristes’ de la planète selon les professionnels. En cause : leur impolitesse, leur arrogance et le fait qu’ils se plaignent constamment de tout. Autre critère étudié : l'accoutrement. La touriste le plus élégant est italien, suivi par les Français et les Espagnols. La classe méditerranéenne par excellence. Quant aux généreux anglo-saxons, Américains et Britanniques en tête, ils seraient les plus mal attifés : est-ce à cause du fameux combiné Birkenstock-chaussette, aussi confortable qu'importable? Le sondage ne le dit pas.

Amandine Agic, Paris