Héro, coke, shit, LSD : à quoi se shoote-t-on aujourd'hui en Europe ?
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Elzbieta DabrowskiLa toute dernière édition du rapport européen sur la drogue a été publiée hier. D’après ce rapport, il semble que les drogues traditionnelles, malgré leur popularité constante, commencent à lasser les Européens. Des européens qui sont aussi de plus en plus conscients de ce que leurs pharmacies de quartier ont à leur offrir.
LES DROGUES TRADITIONNELLES
Le cannabis reste à la mode
Selon le rapport publié par l’Observatoire Européen des Drogues et des Toxicomanies (OEDT), les Européens consomment chaque année près de 2000 tonnes de marijuana et de résine de cannabis. Le cannabis est aussi la drogue qui fait le plus fréquemment l’objet de saisies sur l’ensemble du continent (80% du total des saisies). 18,1 millions d’adultes âgés de 15 à 64 ans en ont consommé au cours de l'année passée. Sur la même période, parmi les 15-34 ans cette fois, ils étaient 14,6 millions à en avoir consommé. L’année dernière, l’augmentation de la consommation de cannabis chez les jeunes adultes a été particulièrement sensible au Danemark, en Finlande et en Suède. Et si la marijuana que l’on trouve en Europe est souvent produite sur le continent, la résine de cannabis, elle, vient le plus souvent du Maroc.
LES OPIOIDES ET LEURS SUCCESSEURS
En Europe, l’usage abusif des opioïdes est la cause de 75% des décès par overdose. Dans cette famille de drogues, la plus populaire en Europe reste l’héroïne. On trouve ensuite la buprénorphine, la méthadone et le fentanyl. Chaque année, en moyenne 0,4% des adultes âgés de 15 à 64 ans ont un « usage problématique » des opioïdes (ce qui représente 1,3 millions de personnes). Le système d’alerte précoce de l’Union européenne a enregistré l’apparition sur le marché d’opioïdes de synthèse utilisés pour remplacer l’héroïne. Il s’agit surtout du fentanyl, présent dans certains produits pharmaceutiques. L’Afghanistan reste leader mondial dans la production illégale d’opium. D’ailleurs, la majorité de l’héroïne que l’on trouve en Europe vient de là-bas, ou dans une moindre mesure, de l'Iran ou du Pakistan.
LA COCAINE ET LES AMPHETAMINES
Selon le rapport, 0,9% des adultes de 15 à 64 ans (soit 3,1 millions de personnes) ont consommé de la cocaïne au cours de l’année passée. Chez les jeunes adultes (les 15-34 ans), ce pourcentage monte à 1,7% (2,2 millions de personnes). La cocaïne que l’on trouve en Europe (et qui est déjà bien coupée) provient presque exclusivement de Bolivie, de Colombie et du Pérou. Elle arrive en Europe par voie aérienne ou maritime, le plus souvent cachée dans l’estomac de ceux qu’on appelle les « mules ». Pour ce qui est de la famille des amphétamines (l’amphétamine et la méthamphétamine principalement), il y a l’année dernière 0,4% des adultes de 15 à 64 ans qui en ont consommé (soit 1,5 millions de personnes). Mais elle est également prisée par les jeunes de 15 à 34 ans, puisque 0,9% des personnes de cette tranche d’âge en ont consommé l’année dernière (soit 1,2 millions de jeunes). Comme la marijuana, ces drogues sont produites en Europe (notamment en Belgique, aux Pays-Bas, en Pologne et dans les pays baltes).
L’ECSTASY
L’ecstasy désigne habituellement la MDMA. D'après le rapport, l’ecstasy a fait récemment un retour en force dans l’Union européenne sous la forme de comprimés et de poudres de meilleure qualité. Ce qui n’empêche toutefois pas la cocaïne de tenir le haut du pavé en matière de stimulants à l’ouest et au sud du continent. Ou l’amphétamine de régner en maître dans les pays d’Europe centrale et d’Europe du nord. L’année dernière, 0,5% des adultes de 15 à 64 ans ont consommé de l’ecstasy (soit 1,6 millions de personnes). Ce pourcentage s’élevait à 1,0% pour les 15-34 ans (soit 1,3 millions de jeunes adultes). La production européenne semble se concentrer en Belgique et aux Pays-Bas (où de nombreux laboratoires ont été démantelés, ce qui tend à penser que la production y était importante).
LSD, CHAMPIGNONS ET KÉTAMINE
Les auteurs du rapport montrent que la consommation de champignons hallucinogènes et de LSD en Europe est faible et stable depuis quelques années. Les études réalisées au niveau national montrent que le pourcentage de jeunes adultes (entre 15 et 34 ans) qui consomment des champignons hallucinogènes se situe entre 0% et 0,8%. Pour le LSD, il se situe entre O% et O,7%. Le niveau de consommation de GHB et de kétamine reste également faible. Au Danemark, 0,3% des jeunes adultes (15-34 ans) auraient consommé de la kétamine au cours de l’année dernière. Au Royaume-Uni, 0,8% des 16-24 ans ont déclaré avoir consommé de la kétamine sur la même période. La baisse de la consommation continue donc après le pic de consommation à 2,1 % atteint en 2010.
LES NOUVEAUTES SUR LE MARCHé ET LES PRODUITS VENDUS EN PHARMACIE
Ces dernières années, plus de 50 dérivés de la cathinone ont été identifiés sur le marché européen. L’exemple le plus connu est celui de la méphédrone. Cela dit, cette substance a perdu en popularité (la consommation a diminué de 0,6% par rapport à 2011-2012). Il faut avouer que les autres nouvelles drogues qui sont apparues sur le marché européen au plus tard en mai 2012 ont des noms qui ressemblent plus à des modèles d’avions qu’à des noms de substances psychotropes (25I-NBOMe, AH-7921 ou MDPV). Mais ce que les auteurs du rapport trouvent inquiétant, c'est le mode d'administration par injection, et donc le risque élevé de contracter plusieurs maladies.
Ces nouvelles substances sont soit élaborées dans des laboratoires clandestins en Europe, soit importées d’autres pays (comme la Chine, par exemple). Aujourd’hui, la plupart de ces substances sont disponibles sur Internet (ou plutôt sur la partie d’Internet qu’on appelle parfois le « darknet »). En 2013, l’OEDT a identifié 651 sites qui proposaient aux européens d’acheter des « euphorisants légaux ».
Les auteurs du rapport ont également attiré l’attention sur le succès croissant des substances psychoactives consommées de façon légale, comme médicaments, et disponibles en pharmacie (avec, ou même sans ordonnance). Dans cette catégorie, les substances les plus prisées sont la prégabaline, la tropicamide, le carfentanil, le phenazepam et le phénibut.
Theves like Us - Drugs in my Body
Translated from Hera, koka, hasz, LSD, czyli co się dziś ćpa w Europie