Haut en couleurs
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anne laigrozLes Européens nous en font voir de toutes les couleurs. En cas de grosse colère, les Allemands deviennent verts et bleus de rage (« vor Wut grün und blau werden ») tandis que les Français se fâchent tout rouge. Outre Rhin, on jaunit d’envie (« man wird gelb vor Neid ») alors que dans l’Hexagone le même sentiment incite à pâlir. La peur rend les Français verts et les Allemands pâles (« werden blass vor Angst »). Les Britanniques voient eux le monde différemment : en cas de bagarre, ils n’hésiteront pas à rouer quelqu’un de coups en «le battant noir et bleu» (« to beat black and blue »). Simple traduction daltonienne de l’expression germanique «jemanden grün und blau schlagen» : les Teutons en cas de baston, frappent leur ennemi «vert et bleu». La couleur verte est d'ailleurs très utilisée dans le langage européen. On entend souvent outre-Rhin l’expression «Grünschnabel» (bec vert) pour désigner un novice. En France, ce sera un blanc-bec, un jeune qui croit déjà tout savoir. Un homme vigoureux pour son âge sera de même vu comme «vert» en France. Dès que ce vieillard passe la frontière espagnole, il devient un «viejo verde», soit l’équivalent du papy lubrique.
Translated from Farbenspiele