Hassan Rohani en France : Et les droits de l’homme des Iraniens ?
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Les députés français viennent de signer un appel pour dire que les droits de l’Homme sont importants partout dans le monde et quand le président iranien Hassan Rohani sera à Paris le 16 novembre prochain, ils le lui feront savoir. Car la France ne doit pas éclipser ce sujet fondamental qui a trait à ses principes.
Ils sont une centaine de parlementaires à exiger que « le gouvernement français subordonne l’évolution des relations diplomatiques et commerciales de la France avec l’Iran à l’amélioration de la situation des droits humains dans ce pays, avec un moratoire sur les exécutions, la libération des prisonniers politiques et le respect des libertés démocratiques. »
Selon les députés de tout l’arc-en-ciel politique, dont l’appel a parue dans le Figaro du 12 novembre, « la réalité est que la situation des droits humains en Iran dénoncée par l’ONU n’a eu de cesse de s’aggraver. Le bilan de la présidence Rohani que l’on présente comme modéré dépasse à ce jour le chiffre de 2 000 exécutions. »
Je vous invite à lire la déclaration des parlementaires : "L’aggravation de la crise au Moyen-Orient et l’extension de l’intégrisme islamique qu’illustrent les exactions terroristes de Daech en Syrie et en Irak exigent une réponse internationale déterminée et implacable. La France y prend et y prendra toute sa part.
A la suite de la négociation de l’accord international sur le nucléaire iranien pour lequel nous avons soutenu et apprécié la position ferme de la France, d’aucuns s’interrogent dans ce cadre sur le rôle que pourrait jouer l’Iran dans le règlement de cette crise. La réalité est que l’Iran, loin d’être une solution à cette crise, en est largement à l’origine et est depuis l’instauration de la « République islamique » en Iran par Khomeiny il y a plus de trois décennies la première source d’instabilité dans la région.
Son soutien à Bachar El Assad en Syrie, au Hezbollah au Liban, aux milices houthis au Yémen, sa position dans le conflit israélo-palestinien, ses interventions en Irak sous le gouvernement Al-Maliki en sont les premiers exemples mais, hélas, ni les seuls ni les derniers. La réalité est que la théocratie au pouvoir en Iran n’a pas changé depuis trente ans et que sa nature même continue d’alimenter le fondamentalisme dans la région. Les sauvageries de Daech ne peuvent pas entamer ni faire oublier cette réalité historique.
La réalité est que la situation des droits humains en Iran n’a eu de cesse de s’aggraver en Iran et est aujourd’hui dénoncée par l’ONU comme par les ONG à l’exemple d’Amnesty International. Ainsi, le bilan de la présidence Rohani que l’on présente comme modéré dépasse à ce jour le chiffre de 2 000 exécutions. Aussi, dans ces circonstances, les signataires du présent appel :
1. Rappellent que le régime en place à Téhéran est la source de la crise dans la région et non sa solution et que son éviction de Syrie et d'Irak est une condition incontournable de l’éradication durable de l'intégrisme islamiste et de l'extrémisme dans cette partie sensible du monde.
2. Estiment qu’un Iran libre et démocratique est une condition essentielle de la stabilisation de la région et qu’il est pour cela nécessaire de soutenir la résistance iranienne dont le programme en dix points pour un changement de régime présenté par Maryam Radjavi, Présidente du Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI), prône un Iran démocratique et non nucléaire fondé sur la séparation de l'État et de la religion, l'égalité des femmes et des hommes et la coexistence pacifique avec ses voisins.
3. Appellent le gouvernement français à subordonner l’évolution des relations diplomatiques et commerciales de la France avec l'Iran à l'amélioration de la situation des droits humains dans ce pays, avec un moratoire sur les exécutions, la libération des prisonniers politiques et le respect des libertés démocratiques.
4. Demandent que la protection des opposants iraniens réfugiés au camp Liberty en Irak soit assurée et garantie par les institutions internationales et notamment que le blocus inhumain, notamment médical, du camp qui doit être reconnu comme un camp de réfugiés par l'ONU soit être totalement levé."