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Grèce-Pologne: l'axe du Mal ?

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Lorelei

Presse à la grecque

Y-a-t-il eu ou non un pacte diabolique signé entre la Grèce et la Pologne visant à faire pression sur l'UE pour retarder l'application des règles destinées à lutter contre le réchauffement de la planète?

PICT0068.JPG Début octobre, la visite à Athènes du ministre polonais de l'environnement, soigneusement cachée aux médias grecs, a alimenté toutes les rumeurs. Au silence de M. Souflias, ministre grec de l'environnement et aménagement du territoire, ont répondu plusieurs dépêches de l'agence Reuters qui informaient le monde entier - et les citoyens grecs par la même occasion -, de cette visite. Les mêmes dépêches servaient au ministre polonais à transmettre un message selon lequel "il y a une convergence de vues entre la Grèce et la Pologne en ce qui concerne les mesures pour le changement climatique". Cette annonce avait de quoi inquiéter quand on sait, comme le rappelle un article paru dans ''Ta Nea'', que la Pologne "a formé une alliance avec quatre pays nouvellement membres de l'UE (Bulgarie, Hongrie, Roumanie, Slovaquie) pour retarder l'application des mesures relatives au changement climatique". "Depuis le début, la Pologne s'est positionnée contre les mesures proposées pour réduire les émissions de CO2, et pour le maintien du système actuel qui protège les entreprises émettrices de gaz à effet de serre". A travers ces dépêches, la Pologne se vantait donc d'avoir acquis un nouveau pays à sa cause, la Grèce.

Or, si le gouvernement hellène s'est bien gardé de communiquer sur ce sujet, les organisations de protection de l'environnement ont réagi verbalement et violemment (voir ''Ta Nea''), demandant un démenti clair et net de la part du ministre grec qu'un tel accord avec un pays écologiquement si peu recommandable ait pu exister. Le 7 octobre, le démenti était annoncé, et publié entre autres dans ''Kathimerini''. Le même jour, ''Eleftherotypia'' parlait d'un démenti venu de l'Ambassade de Pologne en Grèce, laquelle a qualifié la rencontre gréco-polonaise de "discussion ouverte et préparatoire au sommet de Poznan (Pologne) prévu pour début décembre".

Quoiqu'il en soit, accord ou pas accord, cet événement s'inscrit dans un contexte défavorable pour la Grèce en ce qui concerne l'environnement: selon l'édition du 10 octobre de ''Kathimerini'', la commission spéciale de l'ONU qui devait réexaminer le dossier grec en lien avec le protocole de Kyoto a confirmé l'exclusion du pays. En cause, un système de suivi des émissions de gaz trop inefficace, ce qui avait déjà été pointé du doigt en juillet, quand la Grèce avait déposé son premier dossier.

"Le fait que nous continuions à être exclus du protocole de Kyoto montre que nous ne sommes pas en mesure de répondre aux obligations environnementales qui sont les nôtres", commente, énervé, Dimitri Karavellas, directeur de WWF Hellas. Et Greenpeace de renchérir: "La décision d'aujourd'hui montre que le ministère de l'environnement, aménagement du territoire et travaux publics grec ne dispose ni de la capacité ni de la volonté politique nécessaires à la participation de notre pays à la lutte mondiale contre les changements climatiques".

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