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Goodbye PIB!

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Bruxelles

Alessandra Scaffidi à Bruxelles

Il nous a servi pendant beaucoup d’années, mais apparemment nous devrons abandonner notre cher PIB!

Le PIB (Produit Intérieur Brut), l’indicateur le plus utilisé pour mesurer et confronter le niveau de richesse des pays, ne suffit plus.

Et oui, parce que l’époque moderne, avec sa manie de tout mesurer, doit faire face à la nécessité de traduire en chiffres des concepts qui, jusqu’à il y a peu de temps, étaient apanage des sociologues. Et un seul indice, comme celui de la richesse, ne semble plus être approprié. La Commission européenne en collaboration avec le Parlement européen, l’OECD et le WWF a organisé, ces jours-ci, une conférence visant à ouvrir le dialogue sur la nécessité d’introduire de nouveaux indices.

Comme il a été souligné pendant le débat, la ‘crise’ du PIB en tant qu’indicateur social est due au fait qu’aujourd’hui on ne considère plus seulement la richesse économique d’un pays. Il y a de nouveaux concepts, comme ceux de bien-être, de satisfaction et de qualité de vie, qui sont difficilement mesurables avec les vieux instruments. On a besoin de nouveaux indicateurs qui puissent aider les législateurs dans leur tâche. Mesurer pour agir ! Voici la nouvelle tendance de nos statisticiens et politiciens.

Les politiciens européens commencent à se rendre compte que l’économie n’est plus le seul critère d’évaluation possible d’un pays et qu’il faut intégrer le PIB avec d’autres indicateurs : une résolution juste et admirable, mais malheureusement encore trop vague. On dispose d’une quantité de données et d’informations indéfinies : par conséquent, le nombre d’indices est aussi potentiellement indéfini. Le défi est donc de réussir à mettre un peu d’ordre dans cet océan de chiffres, si utiles à nos institutions pour nous rendre plus heureux.

Le PIB indique la richesse d’un pays et son développement économique, mais il ne tient pas compte de comment cette richesse est distribuée sur le territoire, du travail bénévole et de toutes les activités qui agissent sur le bien-être. Les nouvelles politiques sociales, de santé et de cohésion, mises en place pour améliorer le niveau de bien-être de la population, ne sont pas du tout considérées dans le PIB. Il ne faut également pas oublier les nombreuses politiques environnementales, qui ont un très grand impact sur l’économie et sur la société civile.

Des thématiques comme le rapport entre les entreprises et l’environnement, le surplus écologique, la pollution, l’élimination des déchets, les énergies renouvelables, la biodiversité entrent dans une nouvelle sphère sociale qui se manifeste en termes d’amélioration de la qualité de vie. Il est donc évident de se demander où se trouve le bien-être d’une société et quels sont les indicateurs les plus adéquats pour le mesurer.

Le débat lancé par les institutions européennes vise à trouver une réponse équilibrée entre les données et la politique. L’Union européenne a finalement ouvert le dialogue sur ce sujet jouant un rôle clé, voire pionnier, dans la tentative de mettre l’accent sur le choix de nouveaux indices objectifs et surtout unitaires. Comment aller au-delà du PIB est le défi énorme que les politiques européennes cherchent à surmonter. Mais combien de temps faudra-t-il attendre avant que les pays membres choisissent ces chiffres – oh pardon, indicateurs! – qui nous révéleront comment il serait bien d’agir ?

En attendant (et je crains que cela ne prenne encore longtemps), c’est toujours lui, notre cher PIB, à gagner le défi richesse-bien-être.

Alessandra Scaffidi