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Gay Pride à Bucarest : un arc-enc-ciel sous la brume
Published on May 28, 2010
Société Politique
Au lieu de défiler pour la Gay Pride de Bucarest le 22 mai 2010, beaucoup de membres des communautés hétérosexuelle et LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels et transsexuels) sont restés chez eux, en silence. Rencontre avec ceux qui s'étaient déplacés, des invités de l’UE aux membres d'Accept , l’association de défense des droits des gays, association qui organisait la cinquième édition de l’évènement.
L’organisation Accept estime que 300 personnes ont participé à la 5ème édition de la Gay Pride de Bucarest , le 22 mai 2010. Les médias roumains officiels parlent de 200 personnes. Accept est soutenue par des subventions « de la société civile d’Europe centrale et d’Europe de l’Est, qui nous accorde sa confiance », et par le British Council de Roumanie.
Photos : ©Anne-Lore Mesnage
Bogdan Istrate a présenté une apparence modeste au premier rang de la parade, acquiesçant de temps à autre pour régler la progression du camion diffusant la musique. Ce diplômé de médecine de 27 ans est le responsable communication de l’association Accept ; il a organisé la Gay Pride de Bucarest lors de ces trois dernières années: « J’adore ce que je fais. Je ne suis pas là pour devenir célèbre. Je veux une société meilleure pour mon petit ami et pour moi-même ».
Photos : ©Anne-Lore Mesnage
« Nous avons demandé un parcours central, de façon à pouvoir être vus ; l’ancien endroit n’était pas pertinent », explique Bogdan à propos du fameux défilé, conduit par des DJ à travers la Place de la Constitution jusqu’au palais du Parlement, jusqu’à sa fin, à droite du bâtiment, à la station de métro Izvor.
Photos : ©Anne-Lore Mesnage
En Roumanie, l’homosexualité a cessée d’être punie par la loi en 2001. Sandra, 24 ans, est bénévole pour l’association : « Je suis ici pour célébrer la diversité. La Roumanie est un pays vraiment homophobe. Il faut que les gens comprennent que d’autres personnes doivent se battre pour leurs droits ».
Photos : ©Anne-Lore Mesnage
Aleksandra s’est portée volontaire après de l’association en tant que chauffeur et plus généralement « femme à tout faire » lors de ces cinq dernières années. « En termes de droits des LGBT, la Roumanie a encore 45 ans de retard , explique-t-elle. Nous sommes coincés dans la situation qui était celle des droits des LGBT au Royaume-Uni dans les années cinquante et soixante : beaucoup de policiers et peu de manifestants. De nos jours, il y a moins de violence, nous sommes encadrés par une armée ! Ce sera la même chose l’année prochaine, mais la prochaine génération pourrait voir des améliorations. Cela devrait être comme à Paris, où la Gay Pride est l’évènement de l’année ! »
Photos : ©Anne-Lore Mesnage
« Nous fêtons notre journée gay. Nous sommes tous humains, et pouvons être semblables et différents à la fois », explique Izniab, 22 ans, qui est venu avec Renato, 16 ans. « Des incidents regrettables se sont produits il y a quelques années », ajoute Steven, 18 ans. En 2006, plusieurs membres de la communauté LGBT ont été battus dans le métro. En 2009, plus de 1000 policiers ont encadré l’évènement. Néanmoins, cette année, la présence policière était moins importante.
Photos : ©Anne-Lore Mesnage
« Je suis heureux, car personne n’a été battu, blessé, ou caillassé », confie Bogdan. « 2009 a été une bonne année ; j’espère que c’est le signe que la société roumaine évolue ».
Photos : ©Anne-Lore Mesnage
Une femme a mis en garde les journalistes de cafebabel.com , leur conseillant de retirer tout leur attirail avant de quitter la parade. Un paradoxe de la « liberté » relative qui entoure cet évènement ? Bogdan n’est pas de cet avis: « C’est une décision justifiée, et un comportement sain après le défilé ».
Photos : ©Anne-Lore Mesnage
Bogdan a participé à des parades similaires à Berlin , Stockholm et Paris , où, selon lui, les masques font partie du costume: « Si peu de personnes participent, c’est parce que les gens ne veulent pas être reconnus dans un évènement aussi médiatisé. Nos masques protègent l’anonymat ».
Photos : ©Anne-Lore Mesnage
Le même jour à 11 heures, 150 manifestants ont défendu à grand cris la « normalité » devant une église de Bucarest. Cette nuit-là, les images ont été diffusées aux informations télévisées après les reportages sur la Gay Pride. « Le style des journalistes a évolué , explique Bogdan. Ils sont plus neutres, ils s’efforcent de présenter les deux côtés de façon à ce que les gens décident par eux-mêmes ».
Photos : ©Anne-Lore Mesnage
Alex (il n’est pas sur la photo) a amené des amis, dont Andreea, 26 ans, pour soutenir la cause. Ce jeune homme de 24 ans revient sur la réalité de l'homophobie en Roumanie: « La plupart des Roumains affirment qu’il n’y a pas de discrimination des LGBT, mais ce rejet est bien présent, et partout ».
Photos : ©Anne-Lore Mesnage
« C’est surtout aux endroits où soi-disant la discrimination n’existe pas que le rejet est le pire, poursuit Alex (il n’est pas sur la photo). « Les gens n’ont même pas commencé à reconnaître l’existence de cette discrimination ».
Photos : ©Anne-Lore Mesnage
Michael Cashman se décrit comme gay et politicien – il travaille pour le parlement européen: « C’est mon troisième défilé de la Gay Pride en Roumanie en tant que président du groupe minoritaire des lesbiennes et des gays au parlement », a confié l’ancien acteur de télé britannique à cafebabel.com .
Photo: ©Natalia Sosin
« Il est important que nous venions dans des pays où les défilés de la Gay Pride sont vus comme un problème. Il y a deux semaines, j’étais en Lituanie, où ils ont essayé d’interdire les évènements. L’UE est basée sur un ensemble de valeurs fondamentales, les droits de l’Homme, qui sont universels. L’ambassade et l’ambassadeur – Robin Barnett – de Grande Bretagne sont présents : plus les gens manifestent, mieux c’est ».
Photos : ©Anne-Lore Mesnage
Translated from Gay Pride in Bucharest: counting crows (14 images)
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