[fre] les huits de bolotnaya : poutin a peur des maidan de moscou
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Annick EiseléLundi, le président ukrainien, Viktor Yanukovych a été destitué. Un gouvernement interim a été formé et une nouvelle Ukraine est née des centre du Maidan. Cependant, alors que les Ukrainiens dansaient dans Kiev et montaient sur les barricades tels des phénix patauds dans leurs armures de fortune, 700 km plus loin à Moscou, des manifestants étaients mis dans les camions de police.
Alors Yanukovych s'est enfuit avec peur, Vladimir Poutin a affirmé son autorité. Lundi, les « Huit de Bolotnaya » ont été condamnés à une peine combinée de 20 ans de prison pour avoir participé à des manifestations anti-gouvernementales le 6 mai 2012, la veille dela troisième investiture de Poutin. Les accusations de violence sont douteuses et n'ont jamais été prouvées au-delà des témoignages inconsitants de quelques membres de la police anti-émeutes. Un des manifestants, Yaroslav Belousov, 22 ans, a été condamné à 2 ans et demi de prison pour avor lancé un citron, que la police a reporté comme un « objet dur et jaune non identifié » ayant causé à un officier « une douleur atroce ».
Mais pourquoi l'affaire Bolotnaya est-elle aussi importante, alors que tant d'autres Russes ont déjà été emprisonnés grâe à des accusations fabriquées ? Le symbolisme de l'affaire est important, puisque c'est sur la place Bolotnaya que les mouvements de manifestations ont commencé en décembre 2011.
J'étais assis dans un café avec une amie russe à Moscou le 5 décembre 2011, le lendemain de la fraude effrontée des élections législatives russes. Nous parlions des résultats impossibles de certaines régions qui aurait soutenu le parti de Poutin à 99.5%. Nous plaisantions au sujet des votants pro-gouvernement qui ont été transporté par bus de bureaux de vote en bureaux de vote, pour voter et encore revoter pour United Russia, des petits manèges joyeux de la fraude. Cela n'avait rien de drôle, mais, comme on savait que rien ne changerait, la seule chose à faire était d'en rire.
mais cette fois c'Était différent
Mon amie arrêta soudainement de me prêter attention et fixa son téléphone avec incrédulité, puis se mit à texter avec acharnement. Ce cycle se répéta, son incrédulité et son tapotage devenant de plus en plus acharné à chaque fois. Elle releva finalement la tête, le visage formant une grimace mélangeant bizarrement l'incrédulité, la crainte et l'excitation. « Ils manifestent ! », s'écria-t-elle, « Des milliers de personnes manifestent à Chistye Prudy ! L'ami de ma sœur vient d'être arrêté. ! »
La neige tombait dehors. Le parti de Poutin venait de remporter une autre victoire écrasante. Cela aurait dû être un jour comme les autres en Russie, mais, pour une fois, la société civile n'allait pas hiberner. Cette fois, c'était différent.
Cinq jours plus tard, le samedi 10 décembre, Bolotnaya Square a accueilli la plus grande manifestation de rue que la Russie a vu en 20 ans depuis la chute de l'URSS. 50, 000 personnes se sont rassemblée dans la neige. La Russie était en train de se réveiller. On sentait que quelque chose était en train de se passer. « Bolotnaya » est devenu synonyme de liberté et de changement. « Bolotnaya » était un mot magique.
Avançons de deux ans et la situation a changée. Au lieu d'un totem de résistance et de solidarité de masse, « Bolotnaya » est devenu synonyme d'un procès cruel et mis-en-scène. En faisant de ces jeunes manifestants non-radicaux, de ces étudiants avec des espoirs et des rêves, un exemple, le gouvernement a tenté de se réapproprié le symbolisme de la place Boltotnaya. Les autorités ont empoisonné le mot magique.
Mais le gouvernement a fait plus que simplement neutraliser des symboles. Durant son troisième mandat, Poutin a bombardé la société civile russe de lois. Les amendes données aux participants de manifestations « non autorisées » ont été multipliées par 150 pour atteindre de £6000. La défintion du terme trahison a été étendue pour inclure quasiment toutes les personnes qui ont à faire avec des étrangers. En novembre 2012, il a assommé les ONG avec la lois concernant les agents étrangers.
Lundi, alors que les « Huit de Bolotnaya » étaient condamnés, des manifestants se sont mis à crier « Maidan ! Maidan ! » devant la cour, évoquant ainsi l'incroyable réussite des manifestants ukrainien qui ont destitué leur président durant le week-end. Néanmoins, alors que la police rassemblait 200 manifestants et les enfermait dans des camions, il y avait le sentiment que la révolution ukrainienne rendrait les choses encore plus difficile à atteindre. Un autocrate effrayé est un autocrate cruel et il est évident que Poutin tremblait.
la crainte est le moteur de poutin
J'ai parlé avec Alexis Prokopiev, le président de Russie Libertés, une organisation de droits civiques basée à Paris qui est spécialisée dans la démocratie en Russie. Celui-ci me raconte que la force motrice de Poutin durant son troisième mandat présidentiel est la peur. La veille de sa troisième inauguration, Poutin ne s'attendait pas à ce que 200 000 personnes descendent dans la rue, » explique Prokopiev, « Il avait peu, et c'est pour cela qu'il a établi toutes ces lois à l'encontre des libertés. »
Prokopiev continue en disant que cette peur a été intensifiée de manière exponentielle par les événements en Ukraine, « Poutin est conscient que son régime est aussi corompu et totalitaire et il a peur de finir comme Yanukovych. Les sanctions élevées [pour les Huits de Bolotnaya Eight] sont un moyen pour Poutin d'envoyer un message à ceux qui considérerait participer à des manifestations. »
Cela n'annonce-t-il pas un avenir sombre pour la Russie ? Prokopiev ne le croit pas. « En réalité, les manifestants et la société civile s'est tellement habituée à ce type d'oppression que cela ne les décourage plus d'engager des actions citoyennes,» rajoute-t-il. « Il ne peut pas réprimer la société civile russe, parce que la société civile s'est réveillée. » En effet, l'image qui reste du lundi 24 février n'est pas celle des huit de Bolotnaya tirés par des chaînes et envoyés vers les colonies pénitencières de Sibérie. Ce n'est pas non plus l'arrestation de 200 personnes, dont Alexei Navalny et les membres de Pussy Riot, Nadezhda Tolokonnikova and Maria Alyokhina devant le tribunal.
Non, on se souviendra de lundi comme de la deuxième manifestation de la journée, une manifestation organisée par des personnes qui ont été arrêtées dans la journée, remis en liberté le soir et qui sont immédiatement retournées dans la rue pour manifester. La société civile russe est comme un ballon - lorsque Poutin appuie d'un côté, ça fait des bosses ailleurs. Toute la répression de Poutin semble renforcer la résilience des russes, chaque coup renforce leur courage et leur bravoure. Il semble que les craintes de Poutin sont non seulement fondées - sa paranoïa est une prophécie qui se crée elle-même.
Translated from Bolotnaya Eight: Putin is scared of Moscow Maidan