[fre] L'allemand dans la Constitution ! : Est-ce uniquement de vieux rabachages ?
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Matthieu BACHAvec la crise des migrants, on s'est de nouveau poser la question de savoir si la langue allemande appartenait à la Constitution. On peut le justifier ainsi : elle garde toutes les parties de la société allemande unit. Maîtriser l'allemand signifie alors qu'on peut profiter d'opportunités. Toutefois cela n'a en réalité que très peu de lien avec la politique d'immigration.
Les débats autour de la culture d'accueil et d'intégration en Allemagne, conséquences du flot massif de migrants arrivés sur le territoire, ont montré la nécéssité de l'instauration d'une limite du nombre de réfugiés à accueillir. Ces discussions se sont élargies, lors des dernières semaines, à une question politique de la langue, qui malgré son caractèreexplosif n'a eu que très peu d'écho dans les médias allemands.
Le 24 septembre dernier, Reiner Pogarell, membre de l'association Deutsche Sprache s'est manifesté en prenant la plume et en signant dans les colones du Frankfurter Allgemeine Zeitung un article, dont le titre était : "Devant la loi sur la langue, nous sommes tous égaux", pour demander l'ancrage de la langue allemande dans la Constitution. C'est de son point de vue un papier utile, pour que les migrants puissent eux aussi reconnaître la langue allemande comme une richesse et comme lien unifiant les membres de la nation. Ceci devrait encourager les migrants voulant vivre en Allemagne à apprendre la langue de Goethe.
Un sujet archiconnu, de nouveaux défis
Pogarell a bien ressorti les classiques, car la question de savoir si la langue allemande appartenait à la Constituion, a été discuté lors de l'université du parti de la CDU en 2008 et au Bundestag en 2009. A cet époque, il était question d'élargir l'article 22a de la Constitution : "La langue de la République Fédérale est l'allemand". La proposition était liée à l'importance fondamentale de la langue allemande pour la culture. Toutefois cela n'a jamais abouti à une modification de la Constitution.
La crise des migrants pourrait-elle aujourd'hui, sept ans plus tard, réussir à remplir les conditions nécessaires, qui justifie de fait la proposition de Pogarel ? L'inscription de la langue allemande dans la Constitution peut-elle apporter quelque chose au processus d'intégration des migrants et dans une certaine mesure à un consensus autour des valeurs ?
Mais, évidemment l'allemand !
Il y avait, sept auparavant, de la gêne dans les débats pour reconnaître l'inscription de la langue allemande dans la Constitution.
"Personnellement je ne trouve pas ça bon de tout écrire dans la Constitution", déclarait alors la chancelière Merkel sur la chaine de télévision RTL, et ainsi elle donnait plutôt l'impression de faire de cette question une affaire de goût. Parce que politique ne rime pas avec culture, l'ancien ministre de l'intégration de Nordrhein-Westfallen Armin Lasht (CDU) a clairement avoué que lorqu'il était questionné par la Westdeutschen Rundfunk sur le sujet de "L'allemand dans la Constitution, il avait répondu que "le lyrisme n'avait pas sa place dans la Constitution".
Ce qu'ils voulaient tous dire était, en réalité, que la la Constituion servait la sauvegarde des droits fondamentaux et des valeurs communes. La langue allemande est alors en Allemagne une évidence, et évidemment elle n'appartient pas à la Constitution. Cette thèse est reprise par l'expert en linguisitique Rolf Peter dans un dossier pour le BPB (Bundeszentrale für politische Bildung) en 2010.
Où va l'allemand ?
Mais justement parce que la langue allemande n'a pas l'air d'être une évidence dans les communautés et les réseaux des migrants en Allemangne, c'est un problème pour Reiner Pogarell. Dans son article pour le FAZ, il a indiqué que "les réfugiés et les migrants cherchent en Allemagne des conditions de vie favorables, dans lesquelles ils peuvent se développer et que la langue allemande joue pour eux tout au plus un rôle mineur et agaçant."
C'est tout à fait vrai que justement dans les groupes de migrants qui arrivent nombreux sont ceux qui préfèrent rester entre eux, sans chercher forcément à entrer en contact avec la société de langue allemande. En 2010 le quotidien Die Welt faisait référence à une étude qui montrait que les Turcs, une fois en Allemagne, avaient tendence à rester entre eux. Il serait intéressant de comprendre la raison, car ils ratent la possibilité de s'intégrer à la société allemande.
Dans la crise des migrants actuelle des cours d'intégrations pour les réfugiés seront organisés systématiquement sur tout le territoire. Ils feront la promotion et permettront l'acquisition de la langue. S'ils apporteront plus concrètement la culture de leur pays d'accueil aux nouveaux migrants, on le saura dans les années à venir.
Pas d'évidence.
Cependant, que seuls l'inscription de la langue allemande dans la Constitution et le suivi de cours d'intégration dans le processus puissent aider, est pour moi absolument pas évident.
Translated from Deutsch ins Grundgesetz: Alte Kamellen!?