François Hollande à Rome naturel ou artificiel ?
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La valse des visites de chefs d'État et de gouvernement européens se poursuit. Ce mardi, le président français François Hollande se rend à Rome pour discuter de la crise de la dette avec le Premier ministre italien Mario Monti.
Les commentateurs critiquent l'orientation de Paris vers le mauvais exemple méridional, et constatent que le président français ne dispose pas du soutien de son aile gauche dans sa politique de crise.
La Repubblica – Italie : Hollande, fin de Parti
Le politologue Marc Lazar voit dans la rencontre de crise entre Hollande et Monti ce mardi à Rome l'opportunité de renforcer l'axe Paris-Rome. Dans le quotidien de centre-gauche La Repubblica, il juge critique le poids actuel des deux Etats dans la crise de l'euro : « Depuis quelques mois, on note une indéniable convergence des deux présidents pour faire changer l'Allemagne d'avis ; mais il y a dans le même temps des divergences profondes entre eux. … De l'autre côté, si Mario Monti est favorable à un fédéralisme européen, malgré un euroscepticisme croissant voire même parfois une hostilité vis-à-vis de l'Europe, François Hollande doit faire face au Front de gauche, aux Verts et même à une fraction de son propre parti, opposés à l'adoption du pacte budgétaire européen. La conséquence, c'est que l'Italie de Mario Monti, bien qu'elle soit affaiblie économiquement et incertaine politiquement, fait à nouveau entendre sa voix en Europe, tandis que la France de François Hollande, laquelle peut en outre compter sur des institutions solides et des difficultés économiques moins importantes, devra résoudre ses problèmes internes pour pouvoir continuer à jouer dans l'UE le rôle qui lui incombe. » (Article publié le 04.09.2012)
Le Figaro – France : « Ce n'est pas le chemin qui est difficile, mais le difficile qui est chemin »
La France est déchirée par une identité qui oscille entre le nord et le sud de l'Europe, et le président Hollande sur le point d'opter pour le mauvais camp, met en garde le quotidien conservateur Le Figaro : « Pendant des semaines et des mois, François Hollande a promis aux Français qu'ils conserveraient leurs avantages, qu'ils n'auraient pas à s'adapter à une mondialisation inéluctable et qu'ils pourraient produire français, même avec les 35 heures et des charges records. Il a tenu le discours que les pays d'Europe du Sud ont mis en pratique il y a dix ans, jusqu'à se retrouver au bord de la faillite. Alors que la France avait justement besoin de restaurer la valeur travail, de rééquilibrer ses comptes et d'améliorer sa compétitivité, comme Gerhard Schröder puis Angela Merkel l'ont fait en Allemagne. Plutôt que de suivre les conseils de Kierkegaard : 'Ce n'est pas le chemin qui est difficile, mais le difficile qui est chemin.' François Hollande a préféré emprunter l'autoroute de la facilité avant de se heurter rapidement au mur de la réalité. » (Article publié le 04.09.2012)
Frankfurter Allgemeine Zeitung – Allemagne : le sort des promesses
Dans le vote sur le pacte budgétaire européen attendu début octobre au Parlement français, le président Hollande devra composer avec la défection d'une partie des députés de son aile gauche, constate le quotidien conservateur Frankfurter Allgemeine Zeitung, qui prédit la division prochaine de la gauche en France : « La contrainte d’austérité est perçue [par certains membres de la gauche] comme un diktat des Allemands, une manipulation de la politique française. Une discipline de vote a donc été établie pour les députés socialistes à l'Assemblée nationale. Les Verts et les communistes [Front de gauche], qui appartiennent à une 'majorité présidentielle' élargie, sont réticents. Ce n'est pourtant qu'un avant-goût de ce qui se passera si le gouvernement ne parvient pas à contenir la hausse du chômage ni à empêcher les plans sociaux déjà annoncés par de nombreuses entreprises. Hollande doit désormais lutter contre des attentes qu'il a lui-même suscitées pendant la campagne. » (Articlé publié le 04.09.2012)
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