Films d'été : une liste paneuropéenne
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Rien de tel que l'été pour découvrir et re-découvrir de bons films. Classiques ou nouveautés. On vous a concocté une liste de must watch « plus européen tu meurs ».
Eté violent de Valerio Zurlini (Italie, 1959) : En '43, Carlo, 20 ans, (Jean-Louis Trintignant) fils d'un dignitaire fasciste, passe son été à Riccione avec ses amis. La guerre est loin entre baignade et fêtes, son coeur balance entre son amie Rossana (Jacqueline Sassard) et une charmante veuve de guerre, Roberta (Eleonora Rossi-Draghi). Le 25 juillet voit s'avérer la chute de Mussolini. Malgré leurs affinités, la guerre rattrappe Carlo et Roberta.
Plein soleil de René Clément (France, 1960) : première adaptation au grand écran du roman de Patricia Highsmith, la seconde sera hollywoodienne - The talented Mr. Ripley - en 1999. Un milliardaire américain engage un jeune homme désargenté, Tom Ripley (Alain Delon), pour convaincre son fils Philip de quitter ses vacances prolongées en Italie et rentrer aux USA. Qui convaincra qui ? Qui séduira qui ? Le premier duel Alain Delon-Maurice Ronet a lieu pour le coeur de Marie Laforêt - à l'écran bien sûr ! Crème solaire « écran total » exigée.
Le fanfaron de Dino Risi (Italie, 1962) : un 15 août à Rome, Bruno (Vittorio Gassman), quarantenaire séducteur et frimeur, rencontre Roberto, étudiant timide qui planche sur ses examens de septembre. Les deux deviennent amis et Roberto, finalement la tête hors des livres, en apprend beaucoup quant aux rapports sociaux et amoureux. La bande-son est devenue légendaire (quoique forcément vintage : « St Tropez Twist » de Peppino Di Capri, « Guarda come dondolo » d'Edoardo Vianello...).
Accident de Joseph Losey (Grande-Bretagne, 1967) : Dirk Bogarde joue Stephen, un professeur d'Oxford. Alors qu'un couple d'étudiants doivent le rejoindre, ceux-ci ont un accident de voiture. Sur les lieux, Stephen trouve le garçon mort et Anna, sa compagne autrichienne (Jacqueline Sassard, que l'on retrouve après Eté violent), inconsciente. Stephen la suspecte d'avoir été au volant ivre et la cache chez lui. Il en tombe peu à peu amoureux. D'après un scénario d'Harold Pinter.
La piscine de Jacques Deray (France-Italie, 1969) : un casting paneuropéen avant l'heure. Alain Delon, Romy Schneider, Maurice Ronet et Jane Birkin (à ses débuts). Un été en Provence dans une superbe villa avec piscine, donne lieu à une tragédie, s'ensuit une enquête de police. Aujourd'hui, l'imaginaire de La piscine inspire toujours autant (Swimming pool de François Ozon, Un homme idéal de Yann Gozlan, etc.), quitte à tourner à l'excercice de style. 46 ans et toujours pas une ride: la maison Dior à ressorti depuis quelques étés les images du film pour les pubs de son Eau sauvage, aussi classique que le film!
L'éternité et un jour de Théo Angelopoulos (Grèce, 1998) : Alors qu'il se prépare à une hospitalisation, l'écrivain Alexandre (joué par le mélancolique Bruno Ganz) tombe sur une lettre de sa femme qui lui raconte un jour d'été, trente ans auparavant. Bouleversé, Alexandre fait la rencontre d'un enfant albanais clandestin qu'il décide d'accompagner dans son errance. Palme d'or à Cannes : un chef d'oeuvre à thématique « étrangement » contemporaine.
Julie en Juillet de Fatih Akin (Allemagne, 2000) : Hambourg. Daniel, enseignant timide a tapé dans l'oeil de Julie, vendeuse de bijoux fantaisie. Elle lui vend une bague en forme de soleil, lui promettant que celle-ci lui fera rencontrer un « amour sous le signe du soleil ». Seulement voilà, Daniel aime Melek, une Turque qui repart vivre à Istanbul et entend l'y suivre. Julie aussi s'embarque pour le Bosphore.
Héroes de Pau Freixas (Espagne, 2010) : un publicitaire de succès sans vie sentimentale et une femme avec qui il a peu en commun se remémorent un été de leur enfance : le dernier passé ensemble. Ce petit film catalan a remporté le prix du public au Festival de Màlaga en 2010.
Summer de Alanté Kavaïté (Lituanie, Danemark, France, 2015): Prix de la mise en scène au festival de Sundance. Au cours d'un été dans la campagne lithuanienne, Sangaïle, adolescente introvertie fait la connaissance d'Auste, une jeune femme qui réussit à l'apprivoiser : est-ce la naissance d'un amour ? Un long-métrage qui n'est pas sans rappeler l'esthétique seventies éthérée de David Hamilton (Bilitis, Un été à Saint-Tropez). Une des bonnes sorties de l'année.