Feu Kim Jong-Il avait du chien et sa dictature c’était de la soupe !
Published on
Halal ou pas, le clébard, c'est le panard. Kim Jong-Il, avant de mourir, l'avait bien compris : la soupe au chien c'est bon pour la santé, la dictature et les relations internationales.
En 2007, feu Kim Jong-Il était en forme. Il proposait même des conseils santé. Toujours un peu cachotier, derrière ces lunettes de clubber, le regard fixement posé sur les petites choses de la vie, l’ancien dictateur nord-coréen s’est pourtant fendu, par l’intermédiaire de l’agence officielle nord-coréenne KCNA, d’une dépêche AFP en plein été. En juillet 2007, Kim Jong-Il (parce que le fils de son père, le I), affirmait « la soupe de chien est la meilleure cuisine qui puisse se déguster durant les fortes chaleurs estivales. » Kim-Jong-Il était un clown. C’est connu. Alors dans la même dépêche, il n’hésite pas à souligner que le « bosintang [littéralement, « soupe de santé », ndlr] fait la joie des ouvriers en sueur dans les restaurants traditionnels de la capitale Pyongyang. » Du « bosintang » à Pyongyang, jusque là, ça rime.
Il devait bien y avoir une couille dans le potage. Et bien oui ! Car cette soupe également appelée « dangoji » (« viande exquise ») et popularisée par le fondateur de la Corée du Nord, Kim il-Sung (père du défunt), a aussi été un instrument de conflit des relations diplomatiques entre les deux Corées. La soupe de chien était effectivement dégustée quasi-clandestinement en Corée du Sud. Selon certains, elle est même devenue un mets de luxe dans le pays en proie à une pénurie alimentaire chronique. Jusqu'à ce qu’en 1984, avant les Jeux olympiques d’été de 1988, la ville de Séoul eut interdit aux restaurants de vendre du « bosintang » de peur que les étrangers n’apprécient pas le fait que les Coréens mangent du chien.
Pour préparer le « bosintang », il faut d’abord avoir du chien. Alors :
- munissez-vous des dernières Rayban Aviator Plastique
- habillez-vous d’une tunique kakie unie avec un col en V
- rasez-vous les côtés de la tête sans toucher au-dessus : c’est la coupe « hipster »
- saupoudrez d’un peu de poigne dictatoriale (se tenir droit)
- agrémenter le tout d’un litre de sueur de 24 millions d’ouvriers exploités
- n’oubliez pas les légumes
Cet article a été écrit sur une idée originale d'Alexandre Heully
Photos : Une (cc) andrewyang/flickr ; Texte dessin© Kristof ; Borut Peterlin/flickr