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Faire mouche

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Obama écrase la bestiole en direct à la télé et le monde entier bondit. Décidemment, le nouveau président américain « fait mouche ». Panorama des expressions européennes.

Coquets ou câlins. En Europe, quelqu’un qui ne pourrait pas « faire de mal à une mouche », est unanimement gentil. Les gros bras impulsifs (présidents of the USA ou pas) peuvent rentrer chez eux car que ce soit en Allemagne (« er könnte keiner Fliege etwas zu Leide tun ») , en Espagne (« No haría daño ni a una mosca », en Suède (« ej göra en fluga förnär » ou même en Lettonie (« neizdarīs mušai pāri ») – on considère que ne pas blesser l’insecte est le signe d’un caractère doux.

Mais « l’habit ne fait pas le moine », comme on dit en français. Côté anglais, on se méfie des personnes soit disant prédisposées à la gentillesse : « He looks like he wouldn’t hurt a fly, but he’s a wolf in sheep’s clothing », ajoutent-ils devinant sous la maîtrise de leurs nerfs « un loup à l’apparence de brebis » (comme dans l’espagnol « es un lobo con piel de cordero »).

Revenons à nos moutons. Au temps du Roi soleil, les femmes coquettes s’amusaient à se coller des faux grains de beauté pour relever la blancheur pure de leur « peau de pêche » : cette « mouche » comme elles l’appelaient, était censée attirer les hommes « comme des mouches sur un pot de confiture », dans le parc de Versailles. Si le monsieur en question avait l’air d’un gros bourdon dégoutant, alors elles pouvaient lui dire d’aller « faire la mouche », au mieux en allemand comme dans l’expression « Mach die Fliege ». Ainsi, l’éventail levé, les coquettes de la cour « faisaient mouche », atteignaient leur but, en chassant les prétendants de moindre qualité.