Exposition : quand Cafébabel répand la paix
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Pour fêter le retour du printemps, Cafébabel organise une exposition-photo consacrée aux porteurs de paix en Europe : Tales of the afterwar. Retour sur un projet qui a passionné la rédaction et qui interroge aussi beaucoup notre génération.
« C’est quoi la guerre ? » Lancer ça à un jeune de 20 ans, c’est au pire le faire fuir, au mieux lui donner un air ahuri. Pourtant, il n’y a pas si longtemps, la question avait le mérite d’être posée. En 2015, aux lendemains des attentats à Paris, l’ancien président de la République française - François Hollande - parlait bien d’« acte de guerre ».
On s’en souvient encore très bien. En conférence de rédaction, à table, en after-work, on a longuement débattu sur le sujet. La question à un million d’euro ? « Ça veut dire quoi la guerre pour une génération qui n’a connu que la paix ? » L’antagonisme produisait ses maux de têtes : difficile pour nous, millennials européens, de se considérer « en guerre ». Comme il était tout aussi difficile de réfléchir quand beaucoup de gens - visiblement très courageux - demandaient de « se mettre à la place » des populations en conflit.
Puis un jour, comme cela arrive de temps en temps, une journaliste est venue nous proposer un sujet. Blindée d’énergie, elle nous explique alors qu’elle réfléchit à une série de reportages sur l’après-guerre en Europe. En vrai, elle monte plutôt un projet éditorial sur « les porteurs de paix », ces personnes qui contribuent au vivre-ensemble après un conflit, partant du principe que le Vieux Continent se repose trop souvent sur une vieille idée : la paix serait acquise, à jamais. D’après elle, c’est dangereux. Pire, c’est faux. Pour preuve, elle compte sur ses doigts les pays européens, théâtres d’une guerre ou d’un conflit armé récent : le conflit nord-irlandais jusqu’en 1998, les guerres de Yougoslavie jusqu’en 2001, la guerre d’Ossétie du Sud en Géorgie en 2008 et les tensions qui séparent toujours Chypre en deux aujourd’hui.
Tout était prêt. Alizée Gau, la journaliste en question, entendait bien se rendre dans ces régions d’après-guerre pour parler aux personnes qui portent encore des projets de paix et entretiennent ce travail de mémoire. Elle avait même déjà posé un nom sur sa série de reportage. Joli d’ailleurs : « Tales of the afterwar » (littéralement « Les Contes de l’après-guerre », ndlr). De notre côté, face à la montée des extrêmes en Europe, la multiplication des attentats terroristes et le repli identitaire, le projet d’Alizée correspondait aux valeurs d’échanges et de vivre-ensemble qui ont toujours animé le magazine. Donc ? Deal.
C’est ainsi qu’Alizée s’est embarquée dans un voyage de plusieurs mois où elle a rencontré les activistes, les professeurs, les artistes, les anciens combattants, les politiciens, ou encore les étudiants qui pensent, construisent et soutiennent des actes de réconciliation. Entre ces acteurs présentés comme de vrais personnages et l’ambiance de chaque région, elle a ramené de véritables histoires que nous avons publiées ici et là. Afin de monter la réalité du terrain européen, Alizée a également pris des photos. Et nous les avons beaucoup aimées. À tel point que nous avons décidé de donner une seconde vie à Tales of the afterwar à travers une exposition qui lui sera entièrement consacrée.
Le finissage de l'exposition aura lieu le 6 juin prochain à partir de 19h, dans le magnifique cadre de la Fondation Deutsch de la Meurthe (Cité internationale universitaire de Paris). En prime, une visité animée de l'expo sera organisée entre 19h et 20h. Que vous ayez eu envie de fuir, que vous ayez pris un air ahuri ou si vous vous êtes simplement interrogé sur la paix et la guerre en Europe, cette exposition est faite pour vous. Elle vous permettra de mettre des visages et des noms sur un sujet qui ne doit pas rester tabou pour notre génération. Deal ?
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Rejoindre l'évènement Facebook du finissage de l'exposition de Tales of the Afterwar.