Euro et nationalisme
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sophie cicekliCet article est une réponse à "L'Euro, une passerelle entre les nations, une fenetre sur l'avenir?"
La plupart des debats sur l'influence de l'Euro sur les societes europeennes se limitent a une discussion sur les nouvelles dynamiques du processus d'integration. Le quatrieme mois de la nouvelle "zone Euro" montre- mis a part des problemes economiques lies a la nouvelle monnaie- le debut d'un processus de mise en garde de la classe politique, dont la derniere consequence fut le succes de Jean-Marie Le Pen aux dernieres elections presidentielles francaises.
Il y a deux mois, M. Petr Robejsek, directeur de l'Institut d'Etudes Politiques et Economiques de Hambourg, a publie un article intitule: "La bombe a retardement Euro" (en tcheque,: LN, 2/03/02). Dans cet article, il explique qu'il faut s'attendre a une nouvelle vague de nationalisme en Europe, du a la nouvelle monnaie europeenne. Pour M. Robejsek, la raison en est le decalage entre les attentes des peuples des etats membres de l'UE et l'incapacite de leurs gouvernements a utiliser des outils economiques pour gouverner, par exemple, par un "avantage comparatif" dans le commerce international europeen. La cause de cette incapacite est probablement leur incompetence a mettre en place une politique monetaire, telle qu'etablie par la Banque Centrale Europeenne a Francfort.
Ce probleme va s'accroitre avec l'elargissement de l'UE. Les nouveaux membres sont economiquement en-dessous de la moyenne des etats membres actuels. La facture liee a la poursuite de l'elargissement de l'Union Europeenne et Monetaire sera probablement consideree par beaucoup de citoyens des "anciens" etats de l'UE comme une charge, au benefice des nouveaux etats membres, economiquement faibles. (Bien que cela ne sera pas vrai! Les nouveaux membres vont devoir respecter les regles de Copenhague aussi strictement que les actuels membres de l'UEM).
Une nouvelle generation d'hommes politiques utiliseront de nouveaux arguments contre le manque de transparence dans le gouvernement de l'UE dans le contexte d'une UE elargie. L'"euro-optimisme" demode de Kohl et Mitterrand se transformera en rhetoriques de fort euro-negativisme. Pourquoi? Parce que la plupart des politiciens de la generation Euro d'aujourd'hui, parviennent davantage a communiquer avec leurs homologues, plutot qu'avec les electeurs. Or, ces electeurs veulent savoir pourquoi la dynamique du processus d'integration ets stimulee principalement par des outils economiques? Pourquoi l'economie vient-elle avant la politique, et non pas le contraire, comme en politique interieure? Les electeurs se demandent probablement pourquoi leurs hommes politiques font de l'euro-politique", alors qu'ils ne parviennent pas a resoudre les problemes de politique interieure (par exemple, dans le domaine social: les aides sociales, le chomage, l'integration des immigres, etc...).
La reponse a cette question leur a malheureusement donne de tres grands pouvoirs politiques.
Cette tendance represente une menace importante pour le processus d'integration europenne. Les politiciens -a tous les niveaux- devraient transformer l'"euro-propagande", sans reel contenu, en un reel dialogue avec la societe civile europeenne, avec leurs electeurs. Ils ne doivent pas simplement repondre a ces questions qu'ils se posent de maniere satisfaisante, mais aussi accepter leurs suggestions et utiliser leurs initiatives pour restaurer une UE elargie sur des bases politiques et non economiques.
Translated from The Euro and Nationalism