Étudiants de Valence : la bourse ou la lie
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Julien RochardAprès quatre années de restrictions en matière d'éducation, la Communauté Valencienne, sous un nouveau régime socialiste, regarde à nouveau vers le système public. Le ministre de l'Éducation vient d'augmenter les fonds alloués aux bourses universitaires. En tranchant dans le dur : les élèves du privé ne pourront désormais plus prétendre à aucune aide.
Depuis le début de la crise économique en Espagne, le système éducatif public a souffert de nombreux réajustements. Dans la Communauté de Valence, une des plus endettées du pays, ces mesures ont fait l'objet d'une contestation majeure auprès des étudiants et de tout le système universitaire, finissant par provoquer toute une série de manifestations. En février 2012, en réponse aux coupes opérées dans le système éducatif public et contre la hausse des frais d'inscription à la fac, un mouvement vite baptisé le « Printemps de Valence » a vu le jour. Des milliers de jeunes ont envahi les rues afin de manifester contre la « loi Wert », proposée par l'ancien ministre de l'Éducation José Ignacio Wert.
Forcés de quitter la fac
Pendant l'année universitaire 2012-2013, les étudiants espagnols ont subi en moyenne une augmentation de 540 euros par inscription. Les frais ont augmenté de 15% à 25% du prix initial dans certaines communautés comme celle la Catalogne. De surcroît, les exigences en matière de résultats pour recevoir une bourse d'étude ont été revues à la hausse, en même temps que le niveau des revenus pour pouvoir y prétendre se réduisait. C'est pourquoi, on estime qu'entre 17% et 32% des étudiants qui auraient obtenu une bourse avec les conditions précédentes ont perdu ce droit avec la nouvelle réforme et se sont vus, dans le pire des cas, dans l'obligation de quitter l'université.
Suite aux éléctions régionales autonomes de mai 2015, la Communauté de Valence est désormais administrée par la gauche, après 20 ans de gouvernement du Parti Populaire (PP). La bonne nouvelle pour les étudiants, c'est que l'actuel gouvernement du Parti Socialiste du Pays Valencien (PSPV) - dirigé par Ximo Puig et soutenu par les nationalistes - a approuvé une augmentation de 40% des fonds destinés aux bourses pour l'année 2016-2017.
En outre, le ministre de l'Éducation, Vicent Marzà, a décidé d'exclure du système des bourses, les étudiants des quatre établissements privés de la Communauté. Cette mesure a bien été reçue parmi ceux qui considérent comme injuste le fait que l'administration publique offre des aides aux étudiants qui choisissent d'aller dans le privé. Mais elle a également fait l'objet de critiques, notamment de la part des pans libéraux de la société.
4 système de bourses
Carmen, étudiante de 22 ans, trouve cette mesure positive et pense que le rôle de l'administration publique ne devrait pas être celui de primer l'excellence mais de faire en sorte que tout le monde puisse étudier. Amparo, 22 ans également, ne partage pas cette opinion et explique que « l'argent n'est pas la seule raison pour laquelle on étudie dans le privé. On y va aussi parce que l'on n'a pas obtenu les résultats suffisants pour pouvoir entrer dans les universités publiques ». Du coup, il propose comme alternative d'augmenter les places dans le public.
Anna regrette également que certains étudiants des universités privées puissent être sanctionnés par cette mesure. Elle reconnaît toutefois que la solution peut fonctionner dans la mesure où les centres privés eux-mêmes se chargent d'attribuer des bourses aux élèves les plus défavorisés. D'autres étudiants, comme Quico, demeurent plus sceptiques et doutent que les élèves qui accédent à l'enseignement privé aient réellement besoin d'une bourse pour pouvoir poursuivre leurs études.
Mais des exceptions subsistent. On peut mettre en relief le cas des élèves de la Licence de Vétérinaire de l'université privée CEU- Université Cardenal Herrera, qui pourront en effet bénéficier de cette aide étant donné qu'aucune autre université du système universitaire publique de Valence ne propose de places à ce niveau d'études.
Le système mis en place par le nouveau gouvernement régional comporte quatre nouveaux types de bourses. Selon Vicent Marzà, elles visent toutes à « l'égalité des chances ». En premier lieu, la bourse « Rémunération » permettra aux élèves aux très faibles revenus d'étudier à l'université, avec l'obligation de valider tous leurs crédits chaque année. Les bourses de formation en langues seront elles co-financées par le Fonds Social Européen. Les bourses dites de « non-abandon » auront pour objectif d'aider les étudiants à financer les frais d'inscription dans les matières pour lesquels ils ont considérablement augmentés. Enfin, le dispositif prévoit aussi des bourses de formation à distance.
Translated from El sistema educativo valenciano vuelve a lo público