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Esperanzah : un festival autour d'une abbaye

Published on

Bruxelles

J'ai vu le jour il y a presque 900 ans et j'en ai vécu des événements.... Des pillages, des guerres, une reconstruction, des expulsions, des manifestations culturelles et pourtant je ne me suis jamais déplacée. Je suis... l'abbaye de Floreffe!

Cette année encore, l'ASBL Z ! prend possession de moi pour y organiser la seizième édition d'Esperanzah. Depuis mes jardins en terrasses qui surplombent la Sambre jusqu'au quartier abbatial, les bénévoles ont déjà commencé à s'activer. Ils préparent le terrain pour accueillir les milliers de festivaliers qui viendront me visiter.

La programmation 

Ca s'agite de tous les côtés, chacun de mes espaces sont occupés par une scène, un cinéma, des chapiteaux. Tout est mis en oeuvre pour repenser mon emplacement et ainsi permettre aux festivaliers des déplacements faciles avec un tas d'activités toutes aussi différentes les unes que les autres.

Depuis les années, j'en ai entendu des artistes. Dans ma cour verte, une scène est en train d'être installée, je trépigne à l'idée de pouvoir vibrer au son d'Imany, IAM ou encore Hindi Zahra ! Mais il y a plein de nouveautés, le festival est repensé, mes espaces redistribués. Côté cour, ils préparent la scène Futuro dédiée aux "sons du futur" et aux artistes émergents. Je me sens déjà trembler du sol aux murs du quartier abbatial. Panda Dub, Jacques ou encore Protoje viendront fouler l'estrade installée en ce moment et faire sautiller la foule. Une troisième scène est ajoutée pour des musiques du monde plus traditionnelles avec des artistes tels que Yallah Bye ou Elida Almeida. Un endroit qui sera probablement plus calme que les deux autres et ce n'est pas pour me déplaire. 

À part les 3 scènes, je vais pouvoir admirer un bon nombre de spectacles. Une quinzaine de compagnies vont présenter leur travail sur tout mon territoire. Des Belges, des Espagnols et même des Franco-Argentins vont m'émouvoir, me faire voyager le temps d'une représentation.  Un spectacle nocturne est annoncé, présenté par la compagnie Pirex Reflex : j'aurai un gros coup de chaud en admirant leurs multiples effets pyrotechniques.

L'engagement citoyen

Dans un de mes bâtiments à l'entrée du quartier abbatial au sein même du village des possibles, j'ai bien l'impression qu'ils remettent en place le cinéma. « Ramène les chaises Raymond, pour la projection de I am not your negro, on aura du monde. » ou encore « teste la sortie audio, on entendait rien l'autre soir, ça le fera pas » les entends-je dire. Ce que j'aime avec le cinéma, c'est l'occasion de voyager en se reposant. Des films à l'image du festival sont projetés, internationaux et engagés. 

Au sein de ce village des possibles, je pourrai une fois de plus découvrir avec enthousiasme le travail des associations qui portent l'espoir d'un monde meilleur.  J'ai hâte d'entendre les débats, les gens discuter avec ferveur pour défendre leurs opinions. Cette année, le thème est "Des ponts contre leurs murs". J'aurai l'occasion d'entendre les festivaliers discuter des centres fermés en Belgique ou encore du nouveau plan migratoire mis en place discrétement par l'Union européenne. 

Mais être engagé ce n'est pas seulement débattre. Tout est mis en place pour protéger mon environnement et ainsi utiliser des infrastructures durables. Campagne de sensibilisation, décoration basée sur de la récupération, toilettes sèches et utilisation de produits bio-dégradables sur l'ensemble du site... Grâce aux équipes formées à l'environnement et au tri des déchets, je n'ai plus qu'à compter sur les festivaliers pour me respecter et être acteur de la propreté.

La pratique

Depuis ma hauteur, j'aperçois les premiers bénévoles installer leurs tentes. Deux campings sont d'ailleurs prévus. Le premier sera utilisé par les familles et ceux désirant se reposer au calme dans le plus joli cadre que j'ai à proposer. Les autres festivaliers qui souhaitent continuer la fête après les derniers concerts, se rendront dans le camping festif. Ils seront gâtés, j'entrevois les prémices de la construction d'un bistrot et même d'une petite scène. Afin d'assurer un bon moment à tous, j'ai entendu dire qu'un espace de testing serait installé. Dans chacun des campings, Oxfam proposera des petits déjeuner bio, équitables et locaux. Afin d'être toujours plus ouverts à l'autre, les campeurs pourront faire don de leurs sac de couchage ou de leur tapis de sol afin d'aider les migrants arrivant en Belgique.

Pour l'alimentation, les festivaliers pourront déguster toutes sortes de mets au comptoir des saveurs. Et ici encore, les restaurateurs devront respecter l'environnement. Toute la vaisselle distribuée devra être biodégradable, les déchets devront être triés et certains d'entre eux pourront organiser un groupement d'achat collectif auprès de la coopérative floreffoise Paysans Artisans. Nouveauté cette année : 3 zones seront dédiés à la restauration. Ainsi j'aurai l'occasion d'humer les bonnes odeurs de cuisine du monde à travers tout le site et l'accès pour les festivaliers en sera facilité.

Pour finir, j'ai hâte que le calme qui m'habite s'arrête et que la fête commence dans le respect et la tolérance! 

Si vous voulez en faire partie, il reste encore des places, mais dépêchez-vous ! Plus d'infos ici.