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Erasmus élargi : une longueur d'avance

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Default profile picture cécile bredelet

Le programme d'échanges universitaire européen Erasmus se joue depuis longtemps des frontières. Erasmus Mundus voit encore plus loin, mais uniquement pour les élites.

Le programme Erasmus, lancé en 1987, contribue depuis son origine à la mise en place d’une Union européenne « toujours plus proche », pour un public toujours plus large. Et notamment pour ces petits jeunes futés et policés appelés à devenir l’élite de l’Europe de demain. Ce n’est pas un hasard si la facette la plus connue du programme Erasmus est la mobilité des étudiants, alors que d’autres éléments, comme les projets transnationaux et le système européen de transfert de crédit (ECTS) sont beaucoup moins connus. Parmi les avantages dont bénéficient les étudiants d’aujourd’hui, citons la présence d’un bureau professionnel international dans quasiment tous les établissements d’enseignement supérieur d’Europe, un nombre croissant de cours d’anglais, et une plus forte probabilité pour que les années d’études à l’étranger soient comptabilisées de plein droit dans l’établissement d’origine.

Les points faibles du programme ? Tout d’abord le petit nombre de bourses individuelles, qui a pour conséquence notable qu’il est très difficile pour des étudiants d’Europe centrale ou orientale de venir étudier « à l’Ouest ». Sans oublier la réputation quelque peu… ambiguë du programme Erasmus, plus souvent vu comme un semestre de bonne bringue à l’étranger que comme une étape sérieuse dans la construction d’une carrière européenne, multilingue et multiculturelle.

Toute l’Europe, sauf le Vatican

Quoi qu’il en soit, le programme Erasmus est un pionnier de l’élargissement. Dans la période actuelle 2000-2006, non seulement les 12 pays candidats participent en tant que partenaires à part entière, mais des pays non candidats comme l’Islande, la Norvège et le Lichtenstein sont également inclus. La seule absence notable est celle de la Suisse (même si le Vatican ne prend pas non plus en charge d’étudiants Erasmus…)

Quant à la Turquie, elle deviendra un membre à part entière du programme Erasmus à partir de l’année académique 2004-2005. Il est prévu que chaque établissement d’enseignement supérieur turc qui désirerait envoyer des étudiants à l’étranger ou en accueillir, devra obtenir une « Charte universitaire Erasmus », qui garantit la qualité de sa politique et de ses objectifs en termes de coopération européenne. La candidature se fait en ligne sur le site www.socleoyouth.be, et la prochaine échéance est fixée au 1er novembre 2003. Les heureux bénéficiaires pourront ensuite tenter d’obtenir des bourses de mobilité pour les étudiants (et les enseignants) à la toute nouvelle agence nationale. Pour l’instant, 15 projets pilotes entre la Turquie et des universités européennes fonctionnent déjà, à titre de test, avec des échanges d’étudiants à une faible échelle (voir la liste des établissements participants ci-dessous).

Le rôle des contacts professionnels et personnels qui seront noués au cours de ces coopérations dans le cadre d’Erasmus ne doit pas être sous-estimé. Il pèsera certainement dans la décision « pour » ou « contre » l’entrée de la Turquie dans l’Union Européenne.

Erasmus Mundus : exporter le fin du fin

Alors que les futures frontières de l’Union sont encore en cours de négociation, le programme « Erasmus Mundus » se met d’ores et déjà en place, remplissant parfaitement l’esprit missionnaire de la Commission Prodi, qui vise à exporter le « fin du fin » de la jeunesse européenne aux quatre coins du monde. Erasmus Mundus invitera les étudiants extra-communautaires à venir étudier dans les universités européennes, à partir de la maîtrise. Le but ? Faciliter le dialogue entre les cultures et les sciences, et mettre le marché de l’éducation européen en état d’entrer en compétition avec des universités extérieures à l’Union.

Finalement, l’ambition élitiste de Bruxelles en ce qui concerne les « cours de master Erasmus Mundus », dans lesquels étudieront ensemble les meilleurs étudiants d’Europe et du monde et, grâce à des subventions européennes généreuses, passeront d’une université prestigieuse à l’autre, illustre le nouveau message de Bruxelles : seuls les meilleurs recevront suffisamment d’argent pour travailler, étudier, s’entraîner et… faire la fête !

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Etablissements participant au programme Erasmus U.E.-Turquie:

Université Dokiz Eylül - Université de Maastricht (NL),

Université technique Karadeniz - Université de Ghent (B)

Université Istanbul - Humboldt- Université de Berlin (D)

Université Galatasaray - Paris I Université Panthéon-Sorbonne (F)

Translated from The Erasmus Enlargement Process: One Step Ahead