Entre la récession et les élections régionales, l’Europe doit faire sa place en Belgique
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Service traduction de ARTEFin décembre 2008, Yves Leterme du Parti démocrate-chrétien flamand a quitté son poste de premier ministre. Sa démission a mis fin à la crise politique en Belgique. Il a été remplacé par Herman Van Rompuy (du même parti). Le 7 juin, deux types d’élections sont organisés en Belgique : les élections européennes et des élections nationales, ou, plus exactement, des élections régionales.
Quels en sont les enjeux véritables ? L’Europe peut-elle avoir sa place dans les discussions omniprésentes sur l’avenir de la Belgique ?
Ce sont de toute évidence les élections régionales qui sont au premier plan. Si les chercheurs tombent généralement d’accord pour dire que les élections européennes sont des « élections de second ordre », c’est parce qu’ils ont tendance à accorder la priorité aux questions nationales (Hix, 2005). Parmi les raisons qui peuvent expliquer le peu d’intérêt porté aux élections européennes, on citera la principale, qui est d’ordre économique. La Belgique est confrontée à une grave crise économique – le détenteur actuel du poste de Premier ministre estime que cette crise est la plus grave que le pays ait connue depuis la deuxième guerre mondiale – qui a même relégué la crise politique à l’arrière-plan. Dans ce contexte, les élections européennes ne sont de toute évidence pas la priorité numéro un des citoyens.
La deuxième raison est d’ordre politique. En Belgique francophone, le Parti libéral et le Parti socialiste luttent pour la première place aux élections régionales. Il apparaît clairement que cette rivalité entre les deux principaux partis diminue le poids des élections européennes. Dans ce contexte économique et politique, les élections européennes se retrouvent doublement menacées. Entre trop s’en occuper et trop les négliger, peut-on trouver une voie intermédiaire ?
Cette troisième voie peut-elle être trouvée dans la communauté flamande, où les élections européennes semblent jouer effectivement un rôle important ? Lorsqu’on se penche sur la composition des listes des partis politiques, on se rend compte en effet que deux hommes politiques très connus sont tête de liste pour les élections européennes. Guy Verhofstadt, ancien premier ministre, est profondément engagé dans les élections européennes pour le Parti libéral flamand (VLD). Dans un ouvrage récent intitulé « De weg uit de crisis. Hoe Europa de wereld kan redden » (« La sortie de crise. Comment l’Europe peut sauver le monde »), il défend le rôle joué par l’Union européenne pour sortir de la crise économique actuelle. Jean-Luc Dehaene, candidat numéro 1 des chrétiens-démocrates flamands, a lui aussi été premier ministre. Les élections européennes semblent jouer un rôle plus important en Flandre, où elles bénéficient d’une meilleure couverture médiatique que dans la Communauté francophone.
Si ces signes observés en Flandre montrent qu’on y attache une certaine importance aux élections européennes, ceci reste toutefois une exception à la règle. Ces élections seront-elles une fois encore considérées comme des échéances de second ordre ? Ce n’est même pas sûr ; la seule certitude, c’est que l’Union européenne en sortira très probablement perdante.
La publication de cet article est le fruit d'un partenariat entre Eudebate2009.eu et le blog ARTE - L'Europe en débat - édité par les élèves du Collège d'Europe à Bruges. Ce blog aborde en français et en anglais l’actualité européenne sur une base thématique. Son équipe, composée d’étudiants, assistants et professeurs du Collège, privilégie dans ses analyses la comparaison, la mise en perspective et le recul.
Translated from EU elections on 7 June in Belgium to contend with crisis and regional elections