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ELECTORALLEMAND : Allemagne : la campagne démarre (enfin)

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Berlin

Plus que quatre semaines avant les élections nationales du 22 septembre en Allemagne. Comme à son habitude, Angela Merkel  a retardé l’échéance pour entrer en campagne électorale. Avec un mot d’ordre : on ne change rien !

Article original publié le 26 août sur le blog Electorallemand de L'Express.fr :

Ca y est, ils sont apparus dans ma rue. Et pas qu’un peu, 5 mètres sur 3 et on ne voit qu’eux. « Ils », ce sont Angela Merkel (CDU) et Peer Steinbrück (SPD), têtes de liste des deux grands partis qui brigueront la chancellerie allemande dans quatre semaines et qui s’affichent désormais en grand format aux quatre coin de Berlin et de l’ensemble du pays. « Deutschland ist stark – so soll es bleiben » annonce l’affiche de la chancelière « L’Allemagne est forte – et il faut que cela reste ainsi ». Autrement dit, tout va bien, on ne change rien.

Outre un calendrier électoral peu heureux qui place les élections juste après les vacances d’été, cette courte période électorale est également due à la méthode Merkel qui adore laisser s’entre-déchirer ses adversaires avant de ramasser les miettes et remporter le scrutin. La chancelière bénéficie auprès des Allemands d’une popularité à toute épreuve. Si ceux-ci avaient l’occasion d’élire directement leur chancelière (ce qui n’est pas le cas, on y reviendra), Merkel l’emporterait avec environ 60% des voix. Son parti, la CDU (Union chrétienne-démocrate) bénéficie aussi d’une confortable avance dans les sondages. 40% aux dernières nouvelles. Autrement dit, pour la chancelière, la méthode est simple : sauf grave erreur électorale – et ce n’est pas son habitude – tout se passera bien et la présidente de la CDU pourra démarrer un troisième mandat. La méthode est donc toute tracée : éviter les prises de risques.

Même si le vainqueur final est quasi-joué d’avance, cette campagne ne manquera pas de piquant. D’abord, parce que le jeu électoral allemand veut que ce soit une coalition qui s’empare du gouvernement. La CDU, selon les résultats, aura le choix entre plusieurs partis : Les libéraux, les socio-démocrates, voire même les Verts. Sans oublier le devenir politique de Die Linke, des jeunes Pirates ou de l’encore plus jeune parti anti-Euro « AfD ». Là encore, nous reviendrons sur les scénarii possibles.

Ensuite parce que plusieurs thèmes vont forcément apparaître dans la campagne électorale qui nous intéresseront, nous Européens. Exit la question du nucléaire qui avait rythmé la dernière campagne de 2009. Fukushima est passé par là et réglé l’affaire. Celle de la fameuse transition énergétique cependant reste plus que d’actualité. Le fameux « modèle allemand » économique (terme qui n’est d’ailleurs jamais utilisé en Allemagne) pourrait aussi se voire remodeler : quid de l’introduction d’un salaire minimum ? du niveau des impôts ? de la réduction des dettes (credo des libéraux qui pourrait sauver leur place au gouvernement) ? Sans oublier le premier débat de la plus haute importance qui a secoué l’Allemagne dans sa torpeur estivale : l’introduction d’une journée végétarienne par semaine dans les cantines du pays ! Bref, nombre de sujets que nous passerons au crible dans les semaines à venir.