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élections : l'UE donne des armes aux citoyens

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Jean Comte

PolitiqueDossier spécial Européennes

Les dialogues citoyens lancés par Viviane Reding se finiront en février. La Commissaire espère que ces exercices, permettront de lancer le débat en vue des élections européennes. Ah bon ?

Il fait froid, très froid, en cette fin d'après-midi du 14 novembre, à Marseille. Deux cents personnes font pourtant la queue devant les Docks des Suds, cette salle de concert du sud de la ville. « Nous sommes venus voir Viviane Reding ! », s'exclame Geneviève Bonset-Doutée, l'une des habitantes de la ville. « C'est une bonne occasion de l'interpeller sur des thèmes qui nous sont chers, comme la préparation des élections européennes, ou la désignation du futur président de la Commission », renchérit Annie Giraud-Héraud, à ses côtés.

Durant deux heures trente, la commissaire européenne à la citoyenneté, accompagnée de la ministre de la Justice française, Christiane Taubira, a répondu directement aux interpellations des citoyens rassemblés dans la salle : « Qui, à la Commission, est responsable des politiques d'austérité ? », « Comment se fait-il que les responsables de la crise ne soient pas en prison ? », ou encore « Que fait l'UE contre le détournement de l'aide humanitaire en Afrique ? »

« Au mieux, un bon exercice de communication »

Ce débat n'était pas le premier : plutôt la 37ème fois, depuis septembre 2012, que la commissaire se déplaçait dans une ville de l'Union européenne pour débattre avec les citoyens. Ces dialogues, organisés à l'occasion de l'Année européenne des citoyens, ont pour but de donner l'occasion aux Européens de s'exprimer directement.

Les spécialistes ne s'accordent pas sur l'utilité de ces dialogues. « Il y a peu de chance pour que cet exercice suffise pour re-légitimer l'Union européenne, ou pour donner un réel sentiment de citoyenneté à ses citoyens. », juge François Foret, professeur de sciences politiques à l'Institut d'études européennes de Bruxelles. Selon lui, le fait que ces débats ne permettent que d'interpeller la commissaire en font « au mieux, un bon exercice de communication. »

Du côté du Mouvement européen, on apprécie le geste, mais on regrette que les dialogues n'aient pas été plus réguliers. « Ils auraient également pu être étendus à l’ensemble des commissaires, les citoyens ayant besoin de s’exprimer sur de nombreux sujets qui les touchent au quotidien ou dans leur vie professionnelle. », insiste Yannick Hoppe, vice-président de la section française.

Pascale Joannin, directrice générale de la Fondation Robert Schuman, voit plutôt l'aspect positif : « C'est une très bonne initiative ! On reproche souvent aux institutions européennes d'être loin des citoyens : avec ces dialogues, elles se montrent proches et prêts à dialoguer. » Elle espère donc d'autres débats, avec d'autres intervenant que des membres de la Commission européenne.

Malheureusement, les dialogues touchent à leur fin : seul huit sont encore prévus, jusqu'en mars prochain. A la fin de l'hiver, une synthèse des débats sera réalisé, puis remise aux responsables politiques européens, en vue des élections européennes. « Nous avons fait notre travail, c'est maintenant aux partis politiques de faire le leur, conclut Viviane Reding. Mais je crois que ces débats vont continuer, sous une autre forme : nous avons mis en route un mouvement qui ne peut plus être stoppé. »

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