Élections en Belgique : une pierre, trois coups
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Les Belges se sont rendus aux urnes pour élire leurs représentants à trois niveaux de pouvoir. La N-VA, parti nationaliste flamand, confirme sa percée. L’extrême droite est presque anéantie et le parti d’extrême gauche radicale fait son entrée au Parlement.
La Belgique a vécu un instant unique au niveau électoral le 25 mai 2014 : les Belges allaient voter pour les européennes, les fédérales et les régionales. Autant dire que ces élections marqueront le paysage politique belge pour les prochaines années…
La N-VA pompe les voix du Vlaams Belang
Comme les sondages le prédisaient, la N-VA, le parti séparatiste flamand, est le grand vainqueur de ces élections. En Flandre, le parti de Bart De Wever dépasse la barre des 30 %. Au niveau national, il engrange 20,3 % des voix, suivent loin derrière le parti socialiste francophone (PS) et le parti chrétien néerlandophone CD&V avec respectivement 11,7 et 11,6 %. La N-VA a bénéficié de la chute du Vlaams Belang, le parti d’extrême droite anti-UE, qui est passé de 7,8 à 3,7 % aux fédérales.
Le parti écologiste flamand Groen a pour sa part gagné près de 2 % aux élections flamandes. Son parti frère du côté francophone ne peut pas en dire autant : Ecolo a subi une défaite humiliante. Les dégâts sont surtout visibles au niveau régional : le parti vert a chuté de 14 à 4 sièges au Parlement wallon. L’arrêt du remboursement des certificats verts pour promouvoir la production d’énergie verte est mis en cause. Il semblerait aussi que le PTB, le parti de gauche radicale, ait pu profiter des votes d’Ecolo. Deux membres du parti font ainsi leur entrée au Parlement fédéral.
La majorité limite la casse
Malgré la crise et les coupes budgétaires du gouvernement Di Rupo (PS), les partis de l’ancienne coalition ont réussi à limiter la casse. Le Parti socialiste est le premier en Wallonie et à Bruxelles, mais a perdu 2 % au fédéral. Les autres partis de l’ancienne coalition se sont stabilisés.
En 2010, la vie politique fédérale tournait au ralenti en raison de la longueur des négociations pour former un gouvernement. Il a en effet fallu attendre 541 jours avant que les socialistes, libéraux et démocrates-chrétiens forment un gouvernement, un record mondial. Du coup, ils n’ont eu que deux ans et demi pour réaliser la sixième réforme de l’État, avec l’appui des verts.
En somme, le gouvernement pourrait rempiler un second mandat, mais cela impliquerait que le grand vainqueur des élections, la N-VA, ne ferait pas partie du gouvernement fédéral. Or le Roi Philippe a donné l’initiative à Bart De Wever pour qu’il entame les négociations en vue de former par la suite un gouvernement.
Droit de vote : l’exception belge
La Belgique fait partie des quatre États membres où le droit de vote est obligatoire. Chypre, la Grèce et le Luxembourg complètent la liste. À l’instar de son voisin le Luxembourg, la Belgique enregistre un taux de participation d’environ 90 %. Par contre, les habitants des deux autres pays n’étaient pas aussi nombreux à s’être rendus aux urnes : 58,2 % des électeurs chypriotes et 44 % des grecs ont été votés.
Dans l’ensemble de l’UE, 43,1 % des électeurs ont déposé leur bulletin de vote dans l’urne, une stabilisation par rapport à 2009. Les dirigeants européens se sont réjouis du fait que, pour la première fois depuis l’instauration d’élections européennes, le taux de participation n’a pas baissé.
La Belgique pour les nuls
Vous ne savez pas comment fonctionne le système politique belge ? Regardez cette vidéo humoristique en anglais pour découvrir pourquoi la Belgique est unique en son genre :