Élections en Autriche : pas de colle, pas de président
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Julie TirardEn Europe, en théorie, rien ne peut empêcher un citoyen d’exercer son droit de vote. Rien, sauf peut-être la qualité de la colle, comme c’est actuellement le cas en Autriche. C’est la deuxième fois que les élections présidentielles y sont reportées, la faute à des enveloppes qui ne se fermeraient pas bien, empêchant la prise en compte des votes par correspondance.
L’élection présidentielle autrichienne devait se tenir à nouveau le 2 octobre prochain mais ce ne sera finalement pas le cas. Les enveloppes utilisées pour le vote par correspondance ne se fermeraient pas bien, voire s’ouvriraient seules au bout d’un certain temps, rendant naturellement impossible la prise en compte de ces voix. Un « Uhugate » qui oblige l’Autriche à repousser l’élection encore une fois et ne préoccupe pas uniquement le ministère de l’Intérieur : il attire également les regards et les moqueries des pays voisins.
Les deux candidats à l’élection présidentielle se sont déclarés en faveur de ce report. Alexander Van der Bellen, le candidat des Verts, a ainsi suspendu sa campagne vendredi dernier. Le candidat du Parti de la Liberté d’Autriche (FPÖ), Norbert Hofer, a quant à lui suggeré de ne pas tenir compte du vote par correspondance lors du prochain dépouillement. Ce sont ces mêmes votes qui étaient déjà dans le viseur du candidat du FPÖ avant le deuxième tour puisqu’ils assuraient la victoire, d’une courte tête, à son opposant.
Wolfgang Sobotka (ÖVP), le ministre de l’Intérieur autrichien, n’a toutefois pu accéder à cette requête. Une suppression du droit de vote par correspondance n’étant « pour l’instant pas possible », a-t-il déclaré lors de la dernière conférence de presse, puisque le vote par correspondance est inscrit dans le règlement électoral.
Des problèmes lors de la première élection
L’élection prévue le 2 octobre n’était déjà qu’une répétition. L’élection présidentielle d’avril dernier voyait en effet les deux plus gros partis, le SPÖ et l’ÖVP connaître une défaite historique. Alexander Van Bellen remportait alors de justesse le deuxième tour.
Mais son mandat ne demeura qu'éphémère puisque le FPÖ contesta immédiatement les résultats. La raison ? De graves manquements potentiels dans de nombreuses municipalités où les enveloppes issues du vote par correspondance auraient été ouvertes trop tôt, par des personnes non qualifiées, ou encore conservées dans des lieux trop peu sûrs. Le tribunal constitutionnel décida ainsi de renouveler l’élection le 2 octobre prochain. Cette deuxième tentative aurait dû mettre un terme au chaos général, mais c'était sans compter ce problème de colle.
D’autres enjeux
S'il ne s'agissait que de ces fameuses enveloppes… Étant donné qu'on opère à une répétition de l’élection, le vote devrait se dérouler de la même façon, et les votants devraient être les mêmes à être appelés aux urnes. Or, combien de milliers d’électeurs ayant voté en avril seront décédés d’ici la nouvelle élection ? Et combien auront atteint l’âge de la majorité électorale ? Les listes doivent donc être revues et corrigées. Mais avant tout, les enveloppes se doivent d’être à nouveau correctement normées. « Il est de notre responsabilité qu’aucun problème technique ne survienne à nouveau », a déclaré Sobotka. Reste à prendre le bon pli. Verdict le 4 décembre prochain.
Translated from Wie Österreich dem Kleber auf den Leim ging