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Election Française : Réactions à chaud - Interview : Paul Adamson, Directeur du Think-Do-Tank 'The Centre', Bruxelles

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Translation by:

Lorenzo Morselli

Bruxelles

En direct de 'The Centre', à Bruxelles cafebabel.com - Quelle est votre première impression sur le résultat de cette élection ? Paul Adamson - Depuis 2 ans, depuis le référendum sur la Constitution, l'Europe attendait un changement en France. Maintenant, nous savons dans quelle direction ira la France et l'Europe va enfin pouvoir avancer. N.

Sarkozy n'a pas exprimé d'intérêt particulier pour l'Europe, mais néanmoins il connaît son importance. L'Europe est une réalité qu'on ne peut pas contourner : il faut s'en occuper. 40 ans après De Gaulle, la politique a changé. Aujourd'hui l'important c'est que la France soit capable de trouver un terrain d'entente avec une majorité de partenaires, sur les sujets clé.

cafebabel.com - Qu'avez vous pensé du discours de Sarkozy ?

PA - N. Sarkozy a eu un discours assez classique de président élu. Il s'est présenté comme le président de tous les français, un européen convaincu, etc. Le point intéressant, c'est qu'il fait du changement climatique sa priorité.

cafebabel.com - Et sur sa réaffirmation de l'importance de l'amitié transatlantique ?

PA - Bien qu'il ait proclamé son engagement européen, sa référence à l'amitié Franco-Américaine marque en effet un tournant pour la politique étrangère française. Nicolas Sarkozy prouve ainsi son pragmatisme. Sa vision a moyen terme inclut un probable changement d'administration, et bien qu'il ne soit pas du même bord que les démocrates, les candidats démocrates à la Maison Blanche sont de la même génération et partagent le même pragmatisme. Etre pro-américain aujourd'hui, ce n'est pas à la mode, et particulièrement en France, mais sa nouvelle stature lui confère le luxe de pouvoir tirer tous les leviers : pro-américain, pro-européen, pro-chômeur, pro-banlieue, etc.

cafebabel.com - et concernant la priorité environnementale : n'est-ce pas là une bonne opportunité pour Sarkozy de remettre la France en pointe en Europe ?

PA - Sur les questions économiques et sociales, personne ne sait trop comment les choses vont évoluer, mais la question environnementale et du changement climatique, elle, fait l'unanimité. La France a été un des obstacles majeurs à la construction européenne ces dernières années, donc Sarkozy joue la bonne carte, dans la perspective de la future présidence française. C'est le seul point sur lequel ce consensus pourrait lui permettre de jouer un rôle de leader en Europe.

cafebabel.com - Quel est votre sentiment personnel sur l'élection de N. Sarkozy ?

PA - Il y avait des points forts et des points faibles chez les deux candidats. L'idéal aurait été un mélange des deux, mais ça n'était pas possible. Les points forts de Sarkozy sont : la clarté de ses propos, son pragmatisme et son refus de la langue de bois. Son point faible pourrait être qu’il soit un negociateur difficile étant donné son style combatif. Aucun des deux n'était très clair sur l'Europe mais j'espère quand même que cette élection permettra de relancer l'Europe.

cafebabel.com - un dernier mot sur la Turquie ?

PA - l'Union Européenne, ce n'est plus l'intimité des 6. Même si à titre personnel je suis favorable à l'adhésion de la Turquie si elle respecte les critères, il s'agit de voir, pour la France, si Sarkozy va respecter les engagements de son prédécesseur, ou s'il fera activement campagne contre une adhésion turque, même dans 10 ans.

Propos recueillis par Mana Livardjani et Jeroen Dubois

Translated from French elections: Interview with Paul Adamson, director of the Think-Do-Tank "The Centre" in Brussel