Election européennes 2009 : comment ça marche ?
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Avant d’entamer notre tour des listes européennes de l’Ile-de-France, un court rappel sur le mode de scrutin, qui va élire les futurs députés du parlement européen, semble nécessaire. En effet, ce sont 375 millions d’électeurs issus de 27 Etats qui vont désigner les 732 nouveaux sièges, de la grande assemblée nationale de l’UE.
Si le parlement européen est jusqu’au 7 Juin composé de 785 députés, le traité de Nice a fixé de le nombre de députés pour la prochaine mandature à 732 députés. Ce chiffre n’est susceptible de connaître des évolutions que si le Traité de Lisbonne est ratifié par l’Irlande, celui-ci prévoyant implicitement de nouvelles entrées dans l’UE. Si c’est le cas, la mandature 2014-2019 sera composée alors, 755 représentants des nations européennes La France, quant à elle, enverra 72 députés, contrairement au 79 qui siégeaient lors de cette précédente mandature. Le mode de scrutin et le découpage électoral, décidé par décret, présente les aspects suivants. Un seul tour sera mobilisé pour faire le choix entre 161 listes, inégalement représentées dans les 8 circonscriptions (on parle plus de région, à l’échelle de ces élections européennes). 72 sièges leurs sont réservées, inégalement distribuées dans les 8 régions françaises
En région Ile-de-France
Parmi celles-là, l’île de France compte 28 listes pour 13 sièges, et 6,2 millions d’électeurs potentiels. Les grandes forces en présence occupent l’espace politique, avec pour l’UMP Michel Barnier, le ministre de l’agriculture et de la pêche, accompagnée sans conviction par Rachida Dati, la garde des sceaux. Pour le PS, Harlem Désir se présente sous la bannière du rassemblement, et du vote utile. Le NPA (Nouveau Parti Anticapitaliste) et le Front de Gauche représentent l’aile gauche de… la gauche, et les écologistes pourront compter sur le panache de sa tête de liste en la personne de Daniel Cohn-Bendit. Au total, on recense 28 listes hétéroclites en Ile-de-France, mais seules les listes précédemment citées ainsi que celles du Modem, de Libertas (le parti du vicomte De Villiers), la liste Espéranto, et l’alliance écologiste, sont capables de s’aligner dans les 8 circonscriptions. En clair, en France, 161 listes, issues de 41 formations politiques différentes, présentant 3115 candidats se livreront une lutte fratricide pour s’accorder les faveurs des électeurs français.
La liste Abstention écrase ses concurrentes
Fratricide vraiment ? Tous, savons que l’élection ne passionne pas les foules, et il semblerait que la machine médiatique ait pris du retard pour informer les citoyens, puisque les canaux d’information ne multiplient les rendez-vous politiques seulement depuis une semaine. Le taux d’abstention risque d’être la principale vedette de ce scrutin, estimé aujourd’hui à hauteur de 50%. Selon les politologues, une élection mobilise seulement quand il y a enjeu, lorsqu’il y a un sentiment d’utilité de vote. Or, pour qu’il y ait cet enjeu, il faut un débat, et un affrontement idéologique, qui n’est pas visible à ce stade de la campagne électorale. De plus, les nombres importants de listes, les nouvelles recompositions politiques (le front de gauche par exemple, issu du rapprochement du Parti Communiste et du Parti de Gauche de Jean Luc Mélenchon), et les différents stades des scrutins (élections municipales, régionales, nationales, et européennes) entraînent vraisemblablement une certaine confusion dans les esprits des citoyens, et un désintérêt pour cette élections. Enfin, le faible engouement des élus français eux-mêmes, ne facilite pas les choses.
80% de nos lois issues du Parlement Européen
Délaissons pour une fois Rachida Dati, et intéressons-nous à Olivier Besancenot qui n’est que troisième sur la tête de liste NPA d’Ile-de-France. Ceci révèle que même parmi la classe politique, les élections européennes peinent à représenter un enjeu véritable. Or c’est pourtant le cas. Un pourcentage important (certain disent 80%) de nos lois, sont d’essence européenne ! Le 7 Juin, les listes qui ont fait plus de 5% se répartiront les sièges accordés à la règle de la plus forte moyenne, pour chaque région, selon le mode de scrutin à la proportionnel. A cette heure, ci le parti de l’abstention remporte la moitié des 72 sièges. Faîtes qu’il en soit autrement, votez !
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