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Docteur Google : la révolution médicale.com

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Default profile picture Knut Fournier

Société

Des  universités de médecine virtuelles en passant par le diagnostic en ligne et le stockage des dossiers médicaux en ligne, le web 2.0 offre à la médecine une ouverture de focale aussi prometteuse qu'inquiétante, nous dit le journaliste Gary Finnegan.

Je me suis réveillé avec un torticolis. J’aurais pu consulter mon généraliste ou interroger Google. Et si c’était une méningite ? Le premier site renvoyé par le moteur de recherche me demande si je me sens désorienté, nauséeux. J’ai bien été pris d’un petit vertige en sortant du lit ce matin quand j’ai réalisé que je serai en retard au travail. Ce pourrait être un saignement ou une inflammation du cerveau, me répond un autre site très utile. Ce pourrait être de l’arthrose cervicale. N’éliminons pas la tumeur au cerveau... Non, tout bien réfléchit, je suis toute simplement « cybercondriaque ». Mon généraliste comme mon propre bon sens, auraient suggéré la combinaison d’une overdose de vin rouge et d’une mauvaise nuit de sommeil comme étant la cause de ma tête embrumée et de ma nuque raide, mais les recherches internet sont rapides et gratuites, même si elles peuvent se révéler un outil de diagnostique un peu abrupt.

Cybercondrie et technophobie

Le problème de l’accès débridé aux informations médicales de qualité douteuse vexe la communauté médicale depuis une bonne dizaine d’année. Le chroniqueur médical du Time magazine, Docteur Scott Haig, décrit l’agonie d’avoir à gérer des « patients Google », qui arrivent en chirurgie armés d’une poignée de diagnostiques possibles et d'avis de seconde main. « Ces patients sont souvent soupçonneux et méfiants, lancent des phrases criblées de mots mal prononcées, mal utilisés et d’idées à la noix » note Haig. Les associations de défense des patients ont crié au scandale : Haig serait un paternaliste suranné avec un complexe de Dieu. Les deux camps sont dans le juste : toutes les informations en ligne ne sont pas utiles, mais souhaiter qu’internet n’existe pas touche à la naïveté ou à l’arrogance. Au choix.

Rester sous la couette...peut-être le syndrôme du burn-out ?

Mais les choses progressent. D’après Google environ 6% des informations en ligne sont incorrectes. Il est facile de trouver des groupes de discussion ou des milliers d’utilisateurs peuvent échanger leurs expériences. L’évolution du net a permis aux docteurs et aux patients d’en exploiter le potentiel en bien plutôt qu’en mal. Le web 2.0 se caractérise par plus d’interactivité et de collaboration. Des penseurs majeurs louent le potentiel d’Internet en matière de contribution positive à la médecine. Au Royaume-Uni, l’université de Plymouth a mis en place une simulation a la santé sexuelle – ils vont jusqu’à distribuer des préservatifs virtuels. Derrière ce programme, la logique est simplement d’aller là ou les populations à risque peuvent être trouvées, même si ce n’est pas dans le monde réel.

Docteur Google

Google a eu la plus grosse influence sur le futur de l’utilisation d’internet et a désormais tourne toute son attention sur la sante. Eric Schmidt, PDG de Google, a grondé la profession médicale lors d’un discours à Orlando, retardataire selon lui dans cette révolution : « L’establishment médical a mis bien trop de temps à réaliser qu’Internet était une innovation bouleversante qui renverse le statu quo et met à plat la relation entre l’expert et le novice, en l’occurrence le docteur et le patient. Alors que certains médecins trouvent cela menaçant pour leur statut d’expert, le web fournit désormais le genre d’information dont les docteurs ont besoin pour être bons dans leur travail, des informations qui rendent les patients plus intelligents et en meilleure santé », diagnostique le docteur Schmidt : Il plaisante également sur le fait que les deux tiers des internautes croient au net, une proportion plus élevée que ceux qui disent croire en leur docteur.

Mais Google voit encore plus large. Schmidt voudrait que les dossiers médicaux des patients soient accessibles depuis m’importe ou dans le monde : « Une énorme quantité d’informations a été perdue après l’ouragan Katrina. Ce ne serait pas arrivé si ces informations avaient été stockées sur plusieurs serveurs à des endroits séparés. » Cette idée est à l’origine du net : l’armée américaine voulait un réseau d’ordinateurs sur lequel les informations sensibles pouvaient être partagées de manière sécurisée entre plusieurs centres. Google Health souhaite désormais implanter un accès sécurisé par mot de passe aux informations médicales individuelles. Le nouvel outil supprimerait le besoin de transférer physiquement les dossiers lors d’un changement de médecin et autoriserait la lecture des dossiers médicaux lorsqu’un patient est hospitalisé a l’étranger. Jamie Court, du Consumer Watchdog Group, met en garde : « Mis entre les mains du mauvais collègue de travail, d’un ami ou d’un vendeur, ces informations peuvent être utilisées contre les patients. »

Stress ou épanouissement ?

Mais le web, par sa nature interactive, peut avoir un impact sur la santé. D’après le New York Times, le fait de tenir un blog de mettre à jour à répétition sa timeline Twitter peut générer du stress. Mais au même moment la revue Scientific American publie des travaux de recherche selon lesquels tenir un blog permet de réduire le stress tout en boostant la mémoire et le système immunitaire. Autant de nouvelles preuves que le net influence la santé, en bien comme en mal. De retour dans la réalité, ce drôle d’oiseau qu’est le web 2.0 semble bien lointain depuis un pays à la couverture réseau éparse. Néanmoins, la technologie transforme radicalement les soins médicaux et les docteurs travaillent dur pour se tenir à jour. Maintenant que les principales écoles médicales et les entreprises multinationales ont adopté ces changements, le risque que les patients remplacent leur généraliste par le « Docteur Google » s'est évanouit comme un vilain rhume.

Translated from Medicine’s new dot-com revolution