District 9
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Par Gabriel Zemron
Un film ayant pour thème des extra-terrestres immergés dans un contexte politique réaliste et produit par Peter Jackson, voila plus qu’il ne fallait pour me convaincre d’aller voir District 9 le premier long métrage du sud africain Neil Blomkamp.
Prenez tous les poncifs des blockbusters type Independence Day, inversez les totalement et vous obtiendrez l’univers de District 9 : un vaisseau alien géant débarque sur Terre dans les années 1980, non pas sur Washington D.C ou New York, mais sur Johannesburg, métropole d’Afrique du Sud. Pareillement les aliens ne sont pas venus dans l’intention de détruire ou asservir l’humanité mais sont malencontreusement coincés sur Terre suite à… une panne de carburant. Sans aucun moyen de repartir ou de communiquer, les naufragés des étoiles sont de fait parqués par les autorités dans un grand « camp de réfugiés », le District 9.
Prenez tous les poncifs des blockbusters type Independence Day, inversez les totalement et vous obtiendrez l’univers de District 9 : un vaisseau alien géant débarque sur Terre dans les années 1980, non pas sur Washington D.C ou New York, mais sur Johannesburg, métropole d’Afrique du Sud. Pareillement les aliens ne sont pas venus dans l’intention de détruire ou asservir l’humanité mais sont malencontreusement coincés sur Terre suite à… une panne de carburant. Sans aucun moyen de repartir ou de communiquer, les naufragés des étoiles sont de fait parqués par les autorités dans un grand « camp de réfugiés », le District 9.
L’univers du film est cynique au possible, vertu complètement assumée à laquelle se mêle une bonne dose d’humour noir, servie par des personnages caricaturaux et de nombreuses références au cinéma (surtout Black Hawk Down) ainsi qu’à l’univers des jeux vidéos (notamment une sorte de Lighting gun ou encore un Mecha digne de la fameuse série Mechwarrior). Bref tout pour titiller le chromosome geek du spectateur.
De par son souci du détail, le film réussi à donner une véritable sensation de réalité à la situation évoquée. De plus, District 9 réussit l’exploit de nous faire ressentir de la compassion non pas pour le héros humain, Wikus van der Merwe fonctionnaire lambda un peu benêt, mais pour l’extra-terrestre parqué dans son bidonville depuis 20 ans et dont on a une seule envie : qu’il pète la gueule à coups de Lighting gun à ces connards de militaires ! Car il faut bien le comprendre, ce film mêle à la fois le style documentaire mais aussi la série B assumée, digne par moment du Brain Dead de son producteur.
Filmé caméra à l’épaule, District 9 réussit à mêler habilement la science-fiction à un contexte réaliste, renforcé par des scènes de combat urbain que ne renierait pas Ridley Scott. Malheureusement Neil Blomkamp n’évite pas l’écueil de ce type de prise de vue et de nombreuses scènes d’actions se transforment en plans tremblants qui partent dans tous les sens et qui donnent la nausée. Les effets spéciaux sont, pour leur part, parfaitement intégrés et de très bonne facture et contribuent à renforcer le réalisme des scènes
Néanmoins ce film ne peut pas plaire à tout le monde : la violence est omniprésente, sanglante et gratuite, et seuls les moins sensibles (ou les plus avertis) apprécieront le second degré de la chose. De même il est dommage que l’histoire parte d’un postulat de départ fort et très intéressant pour s’étioler finalement dans une fin relativement classique et facilement prévisible.
En conclusion, le premier long métrage de Neil Blomkamp est un coup de maitre servi par un concept inédit et particulièrement pertinent qui prend à revers toutes les conventions du genre, une réalisation soignée et un humour décapant.
A voir.
Gabriel Zemron