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Dialogue social au sommet

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Bruxelles

(En direct du sommet)

Une fois par an, en marge des som­mets eu­ro­péens, a lieu le som­met so­cial tri­par­tite qui a pour mis­sion d'as­su­rer le dia­logue so­cial entre les ins­ti­tu­tions eu­ro­péennes, les re­pré­sen­tants des em­ployeurs et des tra­vailleurs. L’oc­ca­sion de faire le point sur les ré­formes en cours et de confron­ter les vi­sions pour l'ave­nir 

Les dis­cus­sions, comme sou­vent, n'étaient pas pu­bliques, aussi seule la confé­rence de presse peut nous éclai­rer sur le contenu de la réunion. Le re­pré­sen­tant de l'as­so­cia­tion pa­tro­nale Bu­si­ness Eu­rope a qua­li­fié le débat de « vi­vant », ce qui n'a pas man­qué de faire sou­rire les dif­fé­rents par­ti­ci­pants. On peut en effet ima­gi­ner au vu des pro­ta­go­nistes pré­sents, que les dé­bats ont été ani­més.

Des diag­nos­tics dif­fé­rents

Les di­ver­gences ont dû com­men­cer dès le début, quand il a fallu faire le bilan de la si­tua­tion ac­tuelle et de la po­li­tique eu­ro­péenne. Pour José Bar­roso la « crois­sance est au ren­dez-vous » et les « re­formes portent leur fruit », pour B. Bey­rer pré­sident de Bu­si­ness Eu­rope « la si­tua­tion s'est amé­lioré grâce au re­forme mais « le reste du monde ne nous a pas at­tendu ». A l'op­posé Ber­na­dette Segol pré­si­dente de la C.E.S (Confé­dé­ra­tion eu­ro­péenne des syn­di­cats) af­firme qu'avec 26 mil­lions de chô­meurs en Eu­rope « la crise n'est pas ter­mi­née. » Le pre­mier mi­nistre grec, qui est bien placé pour en par­ler, tem­père ces avis tran­chés : « Le pire de la crise est der­rière nous mais ce n'est pas vi­sible sur le mar­ché du tra­vail. »

L’ap­pré­cia­tion des re­formes dif­fère lo­gi­que­ment, pour Bu­si­ness Eu­rope il faut ap­pli­quer les re­formes. Le rap­port an­nuel de l'as­so­cia­tion pointe du doigt la mau­vaise vo­lonté des Etats membres : seul 23% des re­com­man­da­tions de la Com­mis­sion sont ap­pli­quées. A l'in­verse pour la C.E.S. c'est la po­li­tique d'aus­té­rité qui est la cause du pro­blème. Pour B. Segol cher­cher la crois­sance en « Bais­sant la pro­tec­tion so­ciale, bais­sant les sa­laires et aug­men­tant la dé­ré­gu­la­tion », ça ne marche pas.

A la re­cherche de la crois­sance per­due

Quelles me­sures faut-il donc prendre pour re­trou­ver cette crois­sance tant dé­si­rée ? Pour le pré­sident la Com­mis­sion les re­formes ayant « por­té leur fruit », « la crois­sance est au ren­dez-vous », per­siste le pro­blème du chô­mage. Aussi, il (ré) an­nonce un plan de 6 mil­liards d'euro d'aide pour les jeunes. Il faut que les re­formes soient mises en place et tout ira bien.

Les par­te­naires so­ciaux ne sont pas d'ac­cord avec cet avis. Clas­si­que­ment le pa­tro­nat ré­clame moins de charge qu'elles soient fis­cales ou ad­mi­nis­tra­tives. Selon eux « c'est la com­pé­ti­ti­vité qui doit être au cœur de la po­li­tique eu­ro­péenne ». Au contraire, la C.E.S s'in­digne de l'ab­sence de moyen mis en place pour l’aide à l’em­ploi. Sans une aug­men­ta­tion du pou­voir d'achat « on ne s'en sor­tira pas », il faut une « com­pé­ti­ti­vité par le haut ».

An­to­nio Sa­ma­ras met­tra tout le monde d’ac­cord en ré­cla­mant « une crois­sance du­rable qui ne laisse per­sonne de côté ». Ça passe selon lui par l'ac­cord sur la fis­ca­lité qui de­vrait être en dis­cus­sion ce jeudi soir. Il sera « la clé de voûte » du mé­ca­nisme eu­ro­péen de sta­bi­lité qui em­pê­chera (ou es­saiera d’em­pê­cher) les crises comme celle que l'on a connue.