Des réseaux pas si « sociaux » que ça !
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Incontournables dans notre société actuelle, et particulièrement auprès des jeunes, les réseaux sociaux entrainent toutefois certaines dérives. Un équilibre est-il possible entre vie réelle et virtuelle ?
Je like, tu follow, il tweet.
Ces anglicismes sont rentrés dans le vocabulaire courant, signe de l’importance que les réseaux sociaux ont pris dans notre société actuelle. Au départ, ceux-ci n’étaient accessibles qu’à travers notre ordinateur. Cependant, avec l’apparition des smartphones et de l’internet sur mobile, ceux-ci nous suivent partout : du métro, au boulot jusqu’au dodo. Mais quel est l’impact de ces compagnons de vies (car c’est ce qu’ils sont devenus) sur nos relations interpersonnelles ?
Une vie privée devenue publique
Depuis l’apparition des réseaux sociaux, notre rapport à la vie privée a radicalement changé. Celle-ci est mise à rude épreuve, car elle est constamment sous le feu des projecteurs, et ce, avec notre consentement. En effet, nous dévoilons des informations que nous n’aurions jamais divulguées auparavant, même à notre voisin de palier. Et ceci peut avoir des répercussions importantes comme le vol d’identité, des opportunités de travail moindres ou encore la confrontation à la pédophilie pour les plus jeunes.
Cependant, les utilisateurs sont de plus en plus au courant de ces dangers et deviennent plus vigilants. Paradoxalement, cela ne les empêche pas d’utiliser les réseaux sociaux fréquemment car ils les apprécient et y trouvent leur compte, tout en étant attachés à la protection de leur sphère privée. Ceci peut nous laisser penser que la notion de vie privée a changé et s’est élargie, d’où un certain laxisme sur les données que nous laissons filtrer sur internet.
Si proche et pourtant si loin
Il ne vous est jamais arrivé d’être en compagnie de vos amis, et que l’un d’eux soit en train de tapoter sur son clavier ? Malheureusement, c’est une scène devenue banale et acceptée par tous. Et en cela, les réseaux sociaux nous ont en quelque sorte désociabilisés. Au lieu de valoriser le contact humain, nous préférons nous tourner vers un contact indirect. Les personnes qui se trouvent souvent dans cette situation ne cherchent pas à se couper du monde, tout du contraire. Elles sont à la recherche d’un sentiment de valorisation et de réalisation. En effet, elles se sentent valorisées lorsqu’elles reçoivent des dizaines de mentions « like » ou « retweet » sur leurs publications et ainsi, elles se sentent utiles et se réalisent en tant qu’être humain. Néanmoins, les limites des réseaux sociaux apparaissent au moment où l’on rencontre nos contacts virtuels dans la vie réelle. Et dans ce cas, combien de fois n’avons-nous pas « oublié » de saluer une personne alors que nous l’avons comme « ami » sur Facebook ?
Big Brother
Autre paradoxe, les réseaux sociaux sont censés donner la parole au peuple et leur octroyer une certaine liberté d’expression. Toutefois, cette liberté est limitée, voire quasi nulle. En effet, les multiples révélations d’Edward Snowden, ex-agent de la CIA et de la NSA, nous ont appris l’existence de PRISM, un programme américain de surveillance d’Internet. Au départ, l’intention est louable : surveiller la toile dans le but de détecter d’éventuelles actions terroristes et de les tuer dans l’œuf. Cependant, il est impossible d’occulter le fait que des dérives sont inévitables. Des millions de personnes ont vu leur vie privée complètement bafouée sous le prétexte tellement utilisé et galvaudé de la « sécurité d’État ».
Cela pose la question d’une certaine paranoïa de notre société et d’une course vers la sécurité et le contrôle absolu des faits et gestes de chacun. Depuis le 11 septembre 2001 jusqu’aux événements tragiques de Charlie Hebdo, nous avons découvert que nos pays démocratiques étaient perméables aux actions terroristes. Cela a déteint sur les actions politiques de nos hauts dirigeants, qui font de la sécurité nationale une priorité. Comment leur en vouloir ? Mais ce prétexte peut-il excuser un empiètement total sur notre vie privée ?
Me, Myself and I
Internet nous apporte très souvent son lot de néologismes, plus ou moins utiles et utilisés. Parmi eux, on retrouve le fameux « attention whore ». Ce terme (dont je vous épargnerai la traduction), désigne les jeunes filles se dénudant sur Internet afin de capter l’attention. Cependant, sa définition s’est élargie au fil du temps pour finalement désigner les personnes, tout sexe confondu, cherchant à attirer l’attention sur les réseaux sociaux et plus largement, sur Internet. Que ce soit via Instagram, Facebook ou encore Twitter, nous retrouvons des personnes dont le seul but est de se montrer et dont l'unique peur est de se faire oublier. Ces personnes ne vivent que pour les « likes » ou les « retweets » et ne se nourrissent que de l’attention des autres.
De plus, nous avons tendance à filtrer notre vie sur les réseaux sociaux. En effet, la vie que nous projetons via ces canaux n’est que la partie émergée de l’iceberg, celle que l’on veut montrer. C’est une sorte de mise en scène de notre vie que l’on orchestre de manière à ne montrer que le positif. Et forcément, cela peut avoir des conséquences sur le bien-être de nos contacts sur les réseaux sociaux puisque voir d’autres personnes vivre une « vie de rêve » alors que nous traversons un moment délicat n’est pas le moyen le plus évident pour être heureux. Mais les personnes qui dépriment en voyant ce genre de choses ne devraient pas oublier deux choses : nous possédons deux vies, la nôtre et celle que l’on veut bien montrer sur les réseaux sociaux.
Des inconvénients, mais pas que...
Malgré tous ces dangers, il ne faut pas pour autant diaboliser les réseaux sociaux. Ceux-ci comportent de nombreux avantages.
Premièrement, il s’agit d’un outil de communication formidable. Sur Twitter par exemple, les inconnus peuvent interagir avec leurs idoles ou avec des hommes politiques, leur donnant un véritable moyen d’expression. De plus, un réseau social comme Twitter peut-être utilisé pour rester informé sur l’actualité, et cela en ayant un temps d’avance sur les médias mainstream. Ce genre de médias nous permet également de garder le contact avec des personnes éloignées qui nous sont chères et de faire la rencontre de nouvelles personnes, et ce aux quatre coins du monde. Enfin, il faut pointer du doigt le rôle essentiel que ces réseaux sociaux ont eu durant le « printemps arabe », permettant aux jeunes luttant contre des régimes dictatoriaux de communiquer et de renverser les gouvernements en place.
En bref, nous ne pouvons diaboliser les réseaux sociaux, car ils comportent autant d’avantages que d’inconvénients. Cependant, il est intéressant de noter que, selon l’utilisation que l’on en a, les inconvénients peuvent être bien plus nombreux que les avantages, et vice versa.
Pour finir, voici une vidéo extrêment bien faite sur les réseaux sociaux ainsi que les éventuels dangers liés à l'utilisation d'internet. By Prince Ea.