Dernières nouvelles de Bruxelles
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Loto sportif à l'italienne au Parlement européen, la Belgique s'enfonce dans la crise politique et le passé colonial pèse toujours sur les Vingt-Sept.
Loto politico-sportif au Parlement européen
Si le maire de Rome, Walter Veltroni, était à Bruxelles cette semaine, ce n’était pas pour parler du tirage au sort de l’Euro 2008. Venu en tant que leader du tout nouveau Parti démocrate italien (PD), il a été reçu par les groupes socialiste (PSE) et libéral (ALDE) dans l'hémicycle de Strasbourg pour évoquer les élections européennes de 2009. En effet, des députés italiens du Parti démocrate, né de la fusion entre les Démocrates de gauche (DS – Socialistes) et la Margherita (catholiques de gauche), siègent à l’heure actuelle dans les deux groupes. La grande question était donc : avec qui jouerez-vous en 2009 ? Aux uns comme aux autres, réponse à l’italienne : trois possibilités, « 1-2-x » …comme au loto sportif. Avec pour le gagnant, la gauche européenne sur un plateau d’argent.
Guy Verhofstadt sauveur de la Belgique …et de l’Europe ?
Guy Verhofstadt, Premier ministre belge sortant, est décidément à l’honneur ces jours-ci. Et à contre-courant. Après avoir été convoqué par le Roi Albert II pour tenter de rabibocher le Nord et le Sud d’un pays au bord de l’éclatement, il vient de se voir décerner le prix du livre européen pour son pamphlet fédéraliste 'Les Etats-Unis d’Europe'. Le titre pourrait sembler anachronique, tant l’euroscepticisme progresse en Europe, sous couvert de ‘réalisme’ gestionnaire et sur fond de résurgences identitaires, au point de décourager jusqu'aux plus convaincus. Cette semaine, le Français Jean-Louis Bourlanges, poids-lourd pro-européen, a d'ailleurs annoncé qu’il abandonnait son mandat d’eurodéputé, car il ne croit plus au rêve européen. Guy Verhofstadt, lui, a encore la foi. Il en aura bien besoin s’il espère toujours prendre la place de Barroso en 2009…
To (Muga)be or not to (Muga)be ?
Ce devait être, dixit la Présidence portugaise, le sommet qui tournerait définitivement la page coloniale. C’est plutôt mal parti, si l’on se réfère à la polémique qui enfle depuis quelques mois sur la venue possible du dictateur zimbabwéen Robert Mugabe, à Lisbonne. Mugabe, instigateur d’un régime policier et responsable d’un des pires désastres économiques que l’Afrique ait connu, est en effet sous le coup d’une interdiction d’entrée sur le territoire de l’Union européenne. Mais nombre de pays africains ont conditionné leur propre présence à Lisbonne à celle de Mugabe, histoire de bien montrer que l’Afrique n’a pas de leçons à recevoir. Or si Mugabe vient, ce sont les Britanniques – anciens colonisateurs – qui menacent de boycotter le sommet. Et pendant ce temps, la participation du président Soudanais Omar El-Béchir, elle, ne suscite aucun émoi. Le Darfour ? Vous savez où c’est, vous ?