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Débat Café Babel sur la présidence belge de l'Union Européenne

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Bruxelles

Par Julien De Cruz Photos par Louis Darms

Debate2 Pour leur 6ème débat, les membres de Café Babel Bruxelles se sont réunis au café Colignon à Schaerbeek pour discuter d'un sujet que beaucoup à Bruxelles auraient tendance à oublier. Dans quelques semaines, la Belgique va prendre la présidence tournante de l'Union Européenne. Les trois invités; Laurent Vanden Broeck, attaché au ministère belge des Affaires étrangères, intervenant à titre privé; Chantal Istace, ancienne journaliste à la RTBF spécialisée en affaires européennes et Piotr Maciej Kaczynski, chercheur au Center for European Policy Studies (CEPS) ainsi que les participants au débat ont délimité les contours du débat sans que de points de polémiques émergent vraiment. La présidence belge serait-elle un sujet consensuel?

Une présidence belge

Entrée en matière de nos modérateurs Mana Livardjani et Jean-Sébastien Lefebvre (échappé de Europa451) : "Dites-nous comment on prépare une présidence belge de l'Union Européenne?". La question du journaliste par son lapsus amusant révèle un fait incontestable: une présidence belge, ça n'est pas une présidence comme les autres! Alors que le pays a du mal à conserver son unité, certains peuvent se demander comme il arrivera à rassurer une Europe inquiète. Laurent Vanden Broeck, après avoir résumé les axes de la présidence est bien forcé de le reconnaitre après un recadrage de Chantal Istace que le gouvernement transitoire belge risque de gérer la présidence de l'UE au titre des affaires courantes. Après tout, comme le rappelle Piotr Maciej Kaczynski, la présidence Tchèque de 2009 s'était ouverte alors que le pays se trouvait sans gouvernement et elle s'est déroulée malgré tout sans problème majeur.

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Une présidence belge pour autant n'est pas une présidence comme les autres. Bruxelles étant bien sûr la capitale de la Belgique, est aussi le pays hôte de la plupart des institutions européennes, il est normal pour les invités de souligner que la Belgique fragilisée pourra saisir une chance de se rembrunir en montrant sa compétence et sa proximité aux affaires européennes. Mais comme le souligne un babélien ixellois, cette présidence a peu de chances de rapprocher l'Europe des bruxellois. Le paradoxe bruxellois finalement est souligné par cette présidence belge, Bruxelles au cœur de l'Europe est aussi l'archétype du désamour des citoyens pour l'Union.

La culture du compromis

Les participants aux précédents débats de Café Babel Bruxelles se rappelleront sûrement certaines interventions houleuses et positions parfois tranchées. Il faut reconnaitre qu'un débat sur la présidence belge de l'Union Européenne ne suscite pas forcément autant de polémique. Au-delà de l'aspect technique du sujet que les intervenants ont su décrypter de façon très synthétique, tous s'accordent à dire que les Etats Membres qui prennent la présidence du Conseil de l'Union Européenne s'effacent derrière le pouvoir de la Commission et du Parlement Européens. Finalement, le gouvernement du pays président doit s'efforcer de jouer un rôle de médiateur et d'organisateur suivant la culture du compromis chère à l'Union mais aussi au gouvernement belge qui l'a forgé au gré des nombreuses crises auxquelles le plat pays est habitué. Les babéliens sont venus en nombre mais en dépit de quelques interrogations, un large consensus semble émerger; la présidence belge ne va pas changer le destin de l'Europe ni celui de la Belgique. Pour un peu de plus controverse, il faudra sûrement attendre le prochain débat de Café Babel sur la sécurité alimentaire.

Lisez l'article de Louis Darms du journal Le Soir sur cet événement.