De l'eau pour le Bénin
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leonard messierEn écho à la semaine mondiale de l'eau organisée du 12 au 18 août dernier à Stockholm, zoom sur les efforts du football club de Hambourg pour aider à l’approvisionnement en eau d’un village du Bénin.
L'approvisionnement en eau est un problème global mais souvent inimaginable pour de nombreux Européens, vivant dans une zone géographique généralement préservée des sécheresses. Pourtant, la lutte pour une eau potable propre est une réalité quotidienne dans la plupart des pays en voie de développement. Plus d'un milliard d'individus se voient empêcher un accès à l'eau, source de vie principale : une tendance qui ne cesse de s’aggraver. En réaction à ce triste état de fait, le club de football hambourgeois de St-Pauli a décidé de réagir. Depuis 2005, l'association ‘Vivaconagua’ a mené plusieurs actions pour assurer une amélioration des conditions de vie dans des régions défavorisées, du moins à petite échelle.
Qui aurait pu deviner qu'un simple stage d'entraînement de l'équipe de St-Pauli sur l’île de Cuba constituerait la première pierre du projet d'utilité publique ‘Viva con agua de St. Pauli e.V’ ? En 2005, afin de se préparer pour la saison à venir, l'équipe s'est rendue sur l’île des Caraïbes. C’est à l’initiative de Benjamin Adrion, 26 ans, milieu de terrain du FC St.Pauli que le projet a été lancé.
Premiers pas prometteurs
L'association a déjà réalisé deux projets avec succès. A Cuba, 153 jardins d'enfant ont été équipés d'arrivées d'eau ; à Sodo, en Ethiopie, plusieurs fontaines d’eau ont été érigées. Depuis le 22 août, une nouvelle action caritative, ‘les journée de l'eau de Hambourg 2007’ a été mise en place. Bénéficiaire de cette opération : Manigri, un village du Bénin qui a été retenu par comme ‘village du millénaire’ par l'association de lutte contre la faim ‘Deutsche Welthungerhilfe’.
A Manigri, la population est impliquée dans les travaux de manière active. Le principe de ‘Viva con agua’ est simple : aider à s'aider soi-même. Dans les faits, 5 fontaines censées optimiser l'approvisionnement en eau potable des 17 000 habitants, seront installées dans le village. Les longs trajets vers les mares, les trous d'eau et les ruisseaux, qui, trop souvent, charrient de l'eau non-purifiée, appartiennent désormais au passé. L’association en profitera également pour mettre en place des séminaires d'information sur le Sida.
Le programme des manifestations qui dureront jusqu'au 3 septembre est prometteur. Lectures à la salle de l'Hamburger Botschaft, séances de cinéma dans le Shanzenpark, fêtes sur la plage ou ski nautique ne sont qu'une partie des manifestations que les initiateurs ont prévues, autour de la personnalité de Benjamin Adrion. Si des musiciens comme Pohlmann, Sasha & Friends ou le cuisinier cathodique Tim Mälzer sont présents, tous les artistes participants ont renoncé à leur cachet.
«Si les gens s'amusent et qu'ils gardent cette idée à l'esprit en rentrant chez eux après les manifestations, ça sera déjà un succès. L’idée est que les fonds récoltés aillent directement alimenter les projets. Si quelqu'un n'est absolument pas intéressé par le projet, il aura tout de même participé en payant son entrée», souligne Benjamin Adrion.
Faire confiance et contrôler
Le montant des dons accordés à l’association ‘Viva con agua’ s’élèvent pour l’instant à 120 000 euros. Le garant de la concrétisation du projet reste l'association allemande de lutte contre la faim ‘Welthungerhilfe’. L’organisme entend transférer les dons directement au village de Manigri.
En dépit de ce soutien, Benjamin Adrion veut se convaincre de l’autonomie de son projet. « L’association ‘Welthungerhilfe’est un garant efficace mais nous tenons à faire nous-même une idée exacte de la situation », précise t-il.Prochaines manifestations prévues à Zurich et Osnabrück en octobre.
Crédit photos : ©Viva con agua de Sankt Pauli
Europe : l'or bleu en sursis
Tous les pays de l’Union européenne ne sont pas des élèves modèles dans la gestion des ressources en eau. En octobre 2000, les Etats-membres s’engagaient à assainir et assurer un bon état écologique de leurs eaux d’ici 2015. Certains ont encore du pain sur la planche.
En Espagne, au Portugal et en Grèce, les sécheresses consécutives et l'utilisation intensive de l'eau pour le tourisme et l'agriculture mettent en danger les ressources de la Méditerranée. Les pluies n'ont par exemple jamais été aussi rares au cours des 60 dernières années en Espagne, décrit comme le « pays le plus aride d’Europe » par les Nations unies. Depuis octobre 2004, les précipitations ont diminué de 35 à 50%, menaçant les provinces de Valence, d'Almeria ou l'archipel des Canaries.
Même sécheresse excessive en Grèce, où l’Office public des eaux de la capitale (Eydap) a annoncé une chute de 27% des ressources en eau, principalement en raison du manque de pluies. Les incendies qui endeuillent actuellement une partie du Péloponnèse n’en sont qu’une des dramatiques conséquences.
Le cas de la France n’est guère plus brillant mais en raison du gaspillage plus que des conditions climatiques. Seul 2,5 % de l’eau potable disponible est painsi utilisée pour boire et cuisiner. L’agriculture, qui pompe l’eau des nappes fossiles, par définition non renouvelables, est la principale fautive.
Selon une étude publiée en 2005, près d’un tiers des eaux françaises ne seraient pas conformes aux normes européennes. La faute aux nitrates, en Bretagne notamment, où les quantités relevées sont largement supérieures aux normes autorisées. Autres coupables : les pesticides que l’on retrouve dans près de 75% des eaux de surface et 57% des eaux souterraines.
À Londres, le gâchis a des origines légèrement différentes et met en cause la vétusté du réseau de distribution. D’après le WWF, l’équivalent de 300 piscines olympiques d’eau potable se perdraient quotidiennement dans les canalisations au Royaume-Uni.
Les pays d’Europe du Nord semblent mieux s’en sortir. Certes les pluies y sont plus abondantes et les réseaux de distributions plus modernes. Mais les gouvernements s’emploient aussi à agir de manière plus responsable : adoption de mesures pour assainir les eaux usées domestiques et industrielles, diminution des pollutions d’origine agricole et protéction les nappes et sources d’eau. En outre, des taxes fondées sur le principe pollueur-payeur sont en voie d’être instituées.
Article écrit par Alexis Molveau
Translated from Wasser für Benin