Dans les cafés, à la télé… la campagne électorale en Grèce
Published on
Des élections anticipées ont eu lieu ce dimanche 4 octobre en Grèce. Le pays traverse une telle crise politique et économique que le premier ministre sortant, Kostas Karamanlis, a pris la décision de les provoquer. Un scrutin «à la grecque ».
Karamanlis ne pouvait pas prendre une meilleure décision : les élections législatives anticipées qui ont eu lieu le dimanche 4 octobre 2009 permettront de réanimer et de réorganiser les projets politiques en cours dans le pays. Les citoyens grecs sont allés élire leur nouveau premier ministre. Comme d’habitude, ils ont du faire leur choix entre le Pasok (parti socialiste) et la Néa Dimokratia (centre-droite) qui sont les deux partis majoritaires. Si la Grèce, qui est une république parlementaire depuis 1973, met en place les mêmes procédures de vote que d’autres pays de l’Union européenne, certaines « coutumes » sont propres à la péninsule…
Prise de tête télévisée
La Grèce traverse non seulement une « crise » électorale mais aussi une crise médiatique. Les chaînes télévisées ne cessent de diffuser des émissions autour des élections. Normal, me direz-vous. Pourtant, le résultat de toute cette agitation est décevant, et même pire : il n’est pas sérieux. Exemple lors d’un journal : le présentateur lance l’émission seul et accueille ensuite quatre ou cinq personnes, des experts fidèles au rendez-vous, majoritairement des journalistes et des députés. En grec, on les appelle « les fenêtres », car ils apparaissent dans des petites fenêtres à l’écran. Et avec ces intervenants, le journal tourne au ridicule (c’est quelque chose d’unique en Europe !) Les téléspectateurs éteignent leur poste de télévision, la plupart du temps, à défaut de pouvoir s’accrocher au fil de leur discussion, et comprendre un débat illisible. Ce journal, ce n’est que de la tension, bien sûr révélatrice d’un stress électoral. Mais en 60 minutes d’émission, rien n’est nouveau et rien n’est résolu.
On retrouve un peu la même chose sur les places de la ville : en Grèce, chaque parti politique installe un stand dans Athènes. La Néa Dimokratia a monté le sien sur la Place de la Constitution. Quant au Parti communiste grec (KKE), chez lui, c’est Place de la Concorde... Chacun à son « poste ». Difficile de considérer un vote comme secret, s’il l’on vous voit fréquenter une place plus qu’une autre, en somme, tout le monde saura pour qui vous allez voter. Au demeurant, c’est très amusant d’écouter les commentaires et les arguments qui s’élaborent autour d’une tasse de café au milieu de l’espace public…
Voter au village
Un dernier détail qui parait unique en son genre : le jour des élections, les citoyens grecs doivent voyager jusqu'à leur ville ou village d’origine. Lors d’un scrutin, qui a toujours lieu un dimanche, les écoles et certaines professions ne travaillent pas dès le vendredi et jusqu’au lundi soir, pour permettre aux gens de se déplacer… Les documents d’identité type carte électorale se trouvent ainsi dans le lieu de naissance où l’on est immatriculé. Si certains font transférer le tout vers leur lieu de résidence, la majorité des citoyens restent fidèles à leur origine. Pourquoi ne pas procéder électroniquement pour résoudre ce problème ?