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Dan San : le folk-or des cultures

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La Parisienne

Par Jean Anot Les Dan San n’ont pas la grosse tête. Ils jouent comme ils l’ont toujours fait, entre potes, et justement. A l’occasion de leur passage à Paris pour la sortie de leur premier album Domino, cafebabel.com les a rencontrés, photographiés et écoutés. Surtout.

 Dan San en concert à Paris, au Point Ephémère

Originaires de Liège, Thomas Médard et Jérôme Magnée jouent ensemble depuis 11 ans. C’est dans leurs chambres d’ado qu’ils jettent les fondations de Dan San. Beaucoup de choses ont toutefois changé depuis leurs débuts, à commencer par la dimension du public. Mais le groupe d’abord. Tous deux autodidactes et multi-instrumentistes, ils ne prennent pas moins conscience que leurs ambitions musicales ne peuvent se passer de quelques acolytes. Dan San s’enrichit alors d’un violoniste, d’un percussionniste, de la belle-sœur de Thomas aux claviers... Sur Domino, ils sont sept à se partager l’affiche. Et la musique s’en ressent. Si on entend toujours poindre les belles ballades folk de leurs débuts, le résultat s’est diversifié, allant jusqu’à adopter le timbre unique qui leur est propre.

Ce son, justement. Les deux leaders laissent les étiquettes aux esthètes mais si on osait, on placerait volontiers leur musique à la convergence du folk, du songwriting et de l’indie rock. Côté influences, on retrouve les grands frères belges : Girls in Hawaii, ou Absynthe Minded. Côté anglo-saxon, Midlake, les Fleet Foxes ou Grizzly Bear. Leurs chansons commencent, douces, elles nous enveloppent, et lorsqu’on s’y attend le moins, elles s’envolent soudainement à coups d’accords rageurs. Voyez plutôt la somptueuse « Irony » (qui s’emballe à 2’10’’ pour les impatients).

« Au fond, on est tous les mêmes cons assis sur une chaise. »

Le chemin parcouru depuis les 7 titres de leur premier EP, Pillow, sorti en 2010 s’apprécie en cascades : les  très belles mélodies apportées par Damien Chierici et son violon électrique - les multiples arrangements rendus possibles par une production aux petits oignons – les 60 pistes de violons que comptent certains morceaux… Signe qui ne trompe pas, les deux leaders témoignent d’un processus de création très ouvert : « chacun amène ses idées, sa personnalité », et le résultat est à leur image : multiple, parfois complexe, toujours entraînant. Les critiques ne s’y trompent pas.

A l’image de leur premier single « Questions Marks », Dan San connaît depuis quelques années une incontestable montée en puissance. Le groupe fait partie du collectif JauneOrange, qui fait la promotion de la scène indépendante liégeoise. Il a assuré en 2009 la première partie de Beirut, participé aux Ardentes en 2010 et remporté le concours du Verdur Rock 2009. Leur notoriété s’étend maintenant au-delà des frontières : Domino est sorti aux Pays-Bas, en France, en Allemagne, en Suisse et même au Japon ! A partir d’avril, ils seront en tournée dans toute l’Allemagne. Alors, Dan San, groupe européen ? Si Jérôme refuse le qualificatif en termes de succès, il l’applique volontiers à l’esprit du groupe : « on aime confronter notre musique à des cultures différentes. Paris, c’est déjà un peu exotique. » Il enchaîne : « On est européen dans l’âme à fond ! Au fond, on est tous les mêmes cons assis sur une chaise. » Trouve-t-on plus belle définition de l’Europe ? Joker.

En dialecte cantonais, Dan San veut dire merci. Dans un élan d’humilité qui leur est propre, le groupe a voulu remercier tous ceux qui les avaient soutenus pour en arriver là. Pour nous avoir envoûtés le temps d’un concert et avoir laissé en partant un album époustouflant, franchement, Dan San, de rien !

 Leur page Facebook : https://www.facebook.com/dansanmusic

Photos : Une © Jean Anot ; Visuel et verticale © courtoisie du myspace de Dan San

Story by

Matthieu Amaré

Je viens du sud de la France. J'aime les traditions. Mon père a été traumatisé par Séville 82 contre les Allemands au foot. J'ai du mal avec les Anglais au rugby. J'adore le jambon-beurre. Je n'ai jamais fait Erasmus. Autant vous dire que c'était mal barré. Et pourtant, je suis rédacteur en chef du meilleur magazine sur l'Europe du monde.