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Croiser les doigts

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Tour de babelCulture

Si trébucher dans une déjection canine est unanimement reconnu comme un talisman porte bonheur, il existe d’autres façons de se protéger du mauvais sort. Que vous soyez en France ou en Italie, il est classique de « croiser les doigts» [« incrociare le dita»] en cas d’examen, d’entretien d’embauche, voire de mariage. Venue de la Grande-Bretagne médiévale, l'expression « to keep the fingers crossed » servait à conjurer le mauvais oeil. Car pour un superstitieux, existe t-il meilleure protection que la croix, symbole du christianisme, pour éradiquer les esprits malins ? La protection du Divin est plus tangible dans le Sud : en France comme en Espagne, on « touche du bois » [« tocar madera »], en se référant à la croix portée par Jésus lors de sa crucifixion. L’usage prévaut jusqu’en Russie orthodoxe où taper trois fois le bois [« »] prémunirait contre les accidents. Loin des simagrées catholiques, les pragmatiques Allemands ont eux pour habitude de serrer les pouces d’un ami nécessitant un peu de chance («Jemandem die Daumen drücken »). Le geste, purement païen, remonte aux traditions des anciennes tribus germaniques pour lesquelles le pouce était le doigt le plus importants : sans lui, impossible de tenir une arme, une flèche, un arc...Les Teutons étaient tellement effrayés à l'idée de perdre cet appendice qu'ils aveient pris pour habitude de le cacher dans leur paume afin de conjurer le mauvais sort.