Crise : Rasmussen veut draguer Zapatero
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Fernando Navarro SordoLa récession allemande, anglaise, italienne, espagnole et française pousse l’Europe vers une chute du PIB de 2,6% pendant le premier trimestre 2009, selon les données publiées par Eurostat. Cela contraste avec la contraction du PIB nord-américain de 1,9% pendant la même période tandis que la crise actuelle est née sur cette autre rive de l’Atlantique.
Socialistes et Verts européens envisagent une véritable action d’opposition au libéral-conservateur Durão Barroso en même temps que les chiffres économiques confirment la dépression en Europe. Poul Nyrup Rasmussen continue de courtiser l’espagnol Zapatero pour qu’il incline la balance en sa faveur après les élections européennes.
Les pays qui soufrent le plus en Europe sont ceux de l’Est qui ont basé leur essor économique des dernières années sur l’investissement privé étranger et la fameuse Flat Tax, un système fiscal avec un taux unique pour tous les impôts, généralement plus bas que ceux des impôts de l’Europe occidentale. La Lettonie a chuté de 18% entre janvier et mars, l’Estonie et la Lituanie de 15% et de 10% respectivement, et la Slovaquie de 11%.
Une opposition qui cherche des arguments contre Barroso
La perspective est de voir disparaître 9 millions d’emplois en Europe poendant les deux prochaines années. Pour cela, même si pour l’instant il n’y a qu’un seul candidat officiel pour présider la Commission européenne après les élections -Durão Barroso, soutenu par le Parti Populaire Européen et la majorité des chefs de gouvernement-, une véritable opposition commence à s’articuler autour des socialistes et des Verts. Non seulement ils exigent à Barroso qu’il présente un programme de mandat pour obtenir leur soutien, mais en plus ils l’accusent de « mettre le marché en priorité face aux citoyens » pendant cette crise, selon l’insistance de Poul Nyrup Rasmussen, le président des socialistes européens.
Rasmussen veut gagner le cœur de Zapatero
« Le Parti Socialiste Européen veut faire en Europe le même plan de relance que Zapatero en Espagne », a affirmé Rasmussen. Cette semaine s’est déroulé en Espagne le débat annuel sur l’état de la nation, pendant lequel son président socialiste a égrené une longue liste de mesures pour sortir le pays de la grave crise qu’il traverse à travers des mesures fiscales, l’investissement public et une multiplication de moyens pour l’éducation, comme par exemple fournir à tous les élèves de l’école primaire un ordinateur personnel portable. « Si nous voulons éviter d’atteindre les 27 millions de chômeurs à la fin de l’année, l’Espagne montre à toute l’Europe le chemin à suivre », conclut Rasmussen.Pourtant, cette affirmation n’est pas tout à fait innocente. Le socialiste espagnol Zapatero a manifesté plusieurs fois son soutien au conservateur Barroso pour qu’il continue à la tête de la Commission. Rasmussen sait que sans un changement de position après les élections de la part des élections de la part de Zapatero, il n’y aura pas moyen de soutenir depuis le PSE un candidat alternatif à Barroso. Cette danse de la séduction politique ne s’achève pas ici, puisque Rasmussen a multiplié ses avertissements sur le besoin d’une reconversion verte de l’économie et l’industrie européennes, ce qui coïncide avec le Green New Deal des Verts européens. C’est la raison pour laquelle son leader, Daniel Cohn-Bendit, s’est encore félicité des déclarations de Rasmussen contre Barroso cette semaine : « Barroso est le responsable des politiques néolibérales développées en Europe ; le reconduire c’est mettre le renard à garder les poules ».
Barroso devient le centre de la campagne électorale
En tant que promoteur de la campagne « Stop Barroso », Cohn-Bendit pense que la seule alternative crédible à la grande coalition entre populaires et socialistes existante en ce moment c’est un front qui rassemble les Verts et les socialistes. Il est possible que ces partis augmentent leur soutien aux élections, mais jusqu’à alors on ne pourra pas savoir s’ils auront besoin du soutien du groupe Libéral au Parlement européen, le troisième le plus grand de l’hémicycle et qui pourrait donner son soutien plutôt aux conservateurs à la dernière minute. Entretemps, le CEPS, dans l’orbite du Parti Populaire Européen a lancé la campagne « Tell Barroso » (« Dis Barroso ») pour essayer de contrer une possible vague de méfiance citoyenne à l’égard de l’actuel Président de la Commission.
vert-rougethink tank
(Photos: )Translated from Crisis: Rasmussen se quiere ligar a Zapatero