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Connected Walls : entre les murs

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Société

Connected Walls, c’est le projet un peu fou qui vous permet de briser virtuellement les 41 murs qui séparent encore les populations dans le monde. Élaboré via une plateforme interactive, le webdocumentaire proposera dès le 9 novembre une immersion dans la réalité des frontières fortifiées. Sébastien Wielemans, le documentariste à l’origine du projet, nous en explique les fondements.

cafébabel : Comment as-tu été sensibilisé à la question des murs frontaliers ?

Sébastien Wielemans : En 2008, j’ai d’abord réalisé un projet avec TV5 monde Canada où je devais partir en sac à dos pour réaliser des courts documentaires. Projet dans lequel j’ai réalisé un épisode sur la frontière entre les États-Unis et le Mexique. C’est là que j’ai été confronté la première fois à un mur frontalier. Par la suite, j’ai été en Israël, à Ceuta…Même si chaque mur a sa spécificité, je suis parti du constat qu’ils ne poussaient pas au dialogue mais soulevaient plutôt des préjugés qui ne font qu’accentuer la peur de l’autre. 

cafébabel : En quoi le webdocumentaire était la meilleure manière de mettre en forme le projet ?

Sébastien Wielemans : Sincèrement, concernant la majorité des webdocumentaires, je m’emmerde au bout de 5 minutes. Je trouve ça trop compliqué. Pourtant, j’ai décidé d’utiliser ce format parce que je suis persuadé qu’Internet en général et les réseaux sociaux en particulier permettent des pistes de dialogues. Mon métier de documentariste m’a également appris que nos films étaient généralement diffusés localement, par une chaîne nationale. Avec Internet et sa possibilité de diffusion, on va pouvoir traverser les frontières, toucher un public mexicain, marocain, espagnol…

cafébabel : Qu’espères-tu apporter aux Internautes sur le sujet des murs frontaliers ?

Sébastien Wielemans : Premièrement, une vision presque live sur la réalité des frontières, notamment entre le Mexique et les États-Unis et l’Espagne et le Maroc. On va aussi offrir la possibilité à l’utilisateur de rencontrer des gens. Après avoir visionné les documentaires, il pourra répondre à un quizz. Si plus de 50% des ses réponses correspondent à celles qu’a donné un autre internaute, on pourra les mettre en contact. 

cafébabel : Et ensuite, que se passe-t-il ?

Sébastien Wielemans : Tout le débat est là. On ne fait qu’ouvrir des portes en permettant à une personne d'en rencontrer une autre au-delà d’un mur. 

cafébabel : Les documentaires, que vont-ils raconter ?

Sébastien Wielemans : Les réalisateurs installés aux abords des frontières vont devoir bosser sur des thématiques qui leur sont imposées via le vote des internautes. L’intérêt d’un webdoc, c’est aussi ça : une interactivité qui permet aux utilisateurs d’influencer le cours d’une histoire. 

cafébabel : Quelle opinion portes-tu sur ces 41 murs qui séparent encore les populations du monde entier ?

Sébastien Wielemans : Comme n’importe qui, ça m’effraie. Après, c’est vachement complexe. Je ne suis pas un expert. J’observe et je ressens des choses mais je ne fais qu’ouvrir des pistes de réflexions. Je ne suis pas du tout activiste, je pars du constat tout simple que quand tu as un mur devant toi, ça ne te pousse pas à aller voir ce qu’il y a derrière.  

cafébabel : Le projet sera symboliquement lancé le 9 novembre, quel souvenir gardes-tu de la Chute du Mur de Berlin ?

Sébastien Wielemans : (Rires). Pas grand-chose. J’avais 8 ans. Par contre, j’ai vécu à Berlin et j’ai quand même vu les vestiges du mur. Ce qui est assez hallucinant quand tu parles à des Berlinois, c’est qu’ils te disent « on voit sur les visages de ceux qui ont vécu à Berlin Est et de ceux qui ont vécu à Berlin Ouest ». Ça s’attenue au fur et à mesure des années, mais j’ai quand même l’impression que l’événement reste encore beaucoup dans les consciences et même dans certaines coutumes. Ça ne s’oublie pas facilement. 

cafébabel est partenaire du projet Connected Walls. Participez au projet à partir du 9 novembre sur cette page.

Story by

Matthieu Amaré

Je viens du sud de la France. J'aime les traditions. Mon père a été traumatisé par Séville 82 contre les Allemands au foot. J'ai du mal avec les Anglais au rugby. J'adore le jambon-beurre. Je n'ai jamais fait Erasmus. Autant vous dire que c'était mal barré. Et pourtant, je suis rédacteur en chef du meilleur magazine sur l'Europe du monde.