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Conférence de presse de François Hollande: Debriefing

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Bruxelles

Par Appolonia Benoist Vendredi 29 juin 2012, Bâtiment Justus Lipsius 13h en salle de presse française : La salle est pleine à craquer, les journalistes sont sur le qui-vive pour capter l’arrivée du président français. Le moindre mouvement suscite l’attention, comme lorsque qu’une star est attendue sur scène.

François Hollande se fait désirer alors qu’Angela Merkel a déjà commencé sa conférence de presse dans une salle un peu plus loin.

Les journalistes s’impatientent et les rumeurs ne tardent pas à courir. « Il s’est arrêté pour répondre au téléphone, tu te rends compte ? », entend-on d’un côté. « Ma rédaction à Paris me dit qu’il est en direct sur BFM TV apparemment ! Ah non, il est au 13h de TF1… C’est pas cool de nous faire attendre quand même ! », lancent d’autres journalistes sur ma gauche.

La veille, François Hollande était pourtant l’un des premiers chefs d’Etat à arriver au Justus Lipsius. Sur les écrans disposés un peu partout dans le Conseil, on l’apercevait en train de se prêter au jeu des questions-réponses devant les micros et les caméras. L’air concentré, il semblait déjà penser aux longues heures de négociation à venir.

13h45 : Le président français entame (enfin) sa conférence de presse avec un bilan du Conseil européen. Il a l’air plutôt satisfait : selon lui, un accord « global et cohérent » a été obtenu.

Quelles décisions concrètes ont-été prises par les 27 ?

Ce sommet européen est marqué par quatre avancées majeures : l’accord sur le Pacte de croissance en complément du Pacte budgétaire, la recapitalisation directe des banques par le Mécanisme Européen de Stabilité, la mise en place de la taxe sur les transactions financières sur la base d’une coopération renforcée et la supervision bancaire des pays de la zone euro par la BCE d’ici fin 2012.

En ce qui concerne le paquet croissance de 120 milliards d’euros (soit 1% du PIB européen), il reposera sur plusieurs mesures phares : recapitalisation de la Banque Européenne d’Investissement, mobilisation des fonds structurels non-consommés et création des project-bonds.

le Pacte de croissance a donc bien été la star de ce sommet. Mais n’oublions pas l’Espagne et l’Italie qui ont fait entendre leur voix en faisant pression sur leurs pairs pendant une partie de la nuit ! Le Pacte de croissance ok, mais en échange d’une recapitalisation directe de leurs banques et d’un renforcement de la zone euro pour éteindre l’incendie.

« Au cœur des discussions et des décisions »,

Pas de clash franco-allemand à signaler

Ce que l’on retiendra également de ce sommet, c’est le changement de méthode. Tout a été fait pour trouver un compromis au plus vite. Hollande, Merkel, Monti et Rajoy se sont rencontrés à plusieurs reprises avant le Jour J. Objectif : trouver un accord coûte que coûte, sous peiner de laisser couler la zone euro ! Cette fois-ci, le couple franco-allemand n’est pas arrivé avec ses gros souliers avec une proposition déjà bouclée. « La France et l’Allemagne ont contribué aux solutions », a souligné Hollande. « Une coopération utile » entre les deux chefs d’Etat qui a surtout permis de lever certaines ambigüités sur des sujets sensibles tels que l’application du Pacte budgétaire. La France a joué un rôle de « trait d’union entre les pays du Nord et ceux du Sud » et François Hollande a réussi son coup en insufflant un nouvel élan de croissance au sein de l’UE.

Après, la zone euro est-elle sauvée pour autant ? Attendons de voir l’application de toutes ces décisions…