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Comenius, vivre l’Europe dès le plus jeune âge

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Bruxelles

Par Julie Duthy Comenius… Ce nom ne vous dit peut-être rien, et pourtant, il s’agit d’un projet européen inspiré par le philosophe du même nom. Considéré comme le père de l’éducation moderne, ce pédagogue tchèque du 16ème siècle pour qui « le monde entier est une école », pensait que « tout doit être enseigné à tout le monde, sans distinction ».

Le programme Comenius permet ainsi aux établissements scolaires de la Fédération Wallonie-Bruxelles de nouer des partenariats avec 33 pays. Depuis deux ans maintenant, cela permet également à des élèves de partir étudier un trimestre à l’étranger. Une initiative intéressante donc, et qui a déjà été mise en pratique dans plusieurs écoles. C’est le cas du Centre Scolaire Ma Campagne, en région Bruxelloise.

Dominique De Backer est professeur dans la section professionnelle artistique du Centre Scolaire Ma Campagne. C’est elle aussi qui coordonne les projets de la section. Il y a plus de dix ans, elle se dit que l’Union Européenne peut offrir des possibilités d’ouverture à son école. Après quelques recherches, elle entend parler de Comenius. L’initiative lui plaît, et elle décide de se lancer dans l’aventure.

Une démarche longue et difficile

Avant de lancer toute activité, chacun doit remplir un dossier de candidature « La partie administrative, c’est ce qu’il y a de plus dur », confie Mme De Backer. « C’est un investissement personnel, certaines écoles aimeraient se lancer dans un tel projet, mais quand elles voient les papiers, ça les bloque ».

Ce dossier se prépare près d’un an avant le début du partenariat. Il faut avant tout trouver les pays qui participeront et organiser plusieurs rencontres préparatoires avant de pouvoir remplir la candidature. De plus, différentes règles d’éligibilité sont établies, qui rendent la procédure très difficile. Ainsi, il faut que trois écoles, au minimum, s’accordent sur une activité commune. Le dossier doit également présenter clairement les objectifs poursuivis, ainsi qu’un programme très précis. Tous les partenaires doivent approuver pour, ensuite, recevoir les fonds nécessaires de leurs agences nationales et pouvoir se lancer. « Habituellement, on reçoit 20 000 € pour la durée du projet. Cela permet de payer le matériel, les déplacements, etc. » En Fédération Wallonie-Bruxelles, une centaine d’écoles participent à Comenius. En tout, ce sont 11000 établissements européens qui sont reliés entre eux, soit 850 000 élèves et professeurs.

La recherche de partenaires

Au Centre Scolaire bruxellois, les partenariats se sont faits pendant plusieurs années avec les mêmes écoles, à savoir l’Escuela de Arte de Valladolid (Espagne), la Brentside Highschool de Londres (Grande-Bretagne) et le Liceo Artistico Statale di Brera de Milan (Italie). En 2009-2010, l’exposition finale a eu lieu à Bruxelles.

Mais du fait des règles de candidature, le projet de Ma Campagne pour l’année 2011-2012 n’a pas été accepté. Le Liceo de Milan et l’Escuela de Valladolid n’ont pas reçu les fonds nécessaires pour poursuivre leur candidature. Les écoles de Bruxelles et Londres ne pouvaient donc pas continuer l’aventure, puisqu’il faut au minimum trois participants. Mais ce n’est pas ce refus qui arrête Mme De Backer. Convaincue du bien fondé du programme Comenius, elle travaille déjà sur le dossier de candidature pour septembre 2012.

Le souhait des élèves avant tout

« Les élèves sont demandeurs maintenant. Ils ont vu ce qui pouvait être fait, et ils veulent pouvoir y avoir droit aussi. D’ailleurs, cette année, ils ont été très déçus. » Comenius, c’est avant tout un projet porté par les élèves. Dans le cas de Ma Campagne, la section artistique travaille sur un thème commun tout au long de l’année, et ce travail se finit par une exposition dans l’un des pays partenaires. L’occasion pour les parents de voir ce que leurs enfants ont réalisé et appris par ces rencontres.

Une semaine par an donc, les enfants vont pouvoir vivre ensemble et échanger sur l’expérience qu’ils viennent de vivre. « Comme certains de nos élèves sont d’origine espagnole, ou italienne, ils peuvent être les interprètes lors des rencontres. » Durant cette semaine, les écoles en profitent pour faire l’évaluation du programme Comenius. Les professeurs commentent ce qu’ils ont accompli durant l’année, et les élèves eux aussi ont leur mot à dire. L’évaluation est essentielle. Elle est transmise aux différentes agences nationales en cours de projet.

Le Centre Scolaire Ma Campagne, c’est plus de trente nationalités différentes. Pour Mme. De Backer, il est donc normal que l’école appuie de telles initiatives pour marquer sa mixité. « S’ouvrir à l’Europe est un enrichissement pour les élèves. Comenius est une manière de les valoriser. Cela leur permet la découverte des autres, de leur langue, de leur culture, de leur manière de travailler. De plus, comme c’est une option artistique, les élèves ont pu communiquer entre eux via l’art, malgré les barrières de langue ».

Un projet pas seulement artistique

Mais Comenius, c’est aussi et surtout l’occasion de faire découvrir l’Union Européenne autrement. Ce qui pourrait sembler rébarbatif et théorique aux premiers abords est ici mis en pratique et étudié par le biais de la thématique choisie. « C’est une manière de montrer les similitudes entre les pays, mais aussi les différences. On peut étudier les clichés et s’en éloigner. » .

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Translated from COMENIUS – Europa schon als Schüler erleben