COMÉDIE BOUFFONNE AU GRAND BUDAPEST HOTEL
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léa l.Un concierge trop parfumé, un apprenti groom qui se dessine quotidiennement une fausse moustache et la mort mystérieuse d'une vielle comtesse excentrique. Voilà qui promet le succès. The Grand Budapest Hotel de Wes Anderson a reçu l'Ours d'argent au 64e Festival international du film de Berlin et son succès au box-office confirme cette réussite.
Un minuscule ascenseur rouge vif. A l'intérieur, un des concierges de l'hôtel et un jeune candidat au poste de groom. « Pourquoi souhaites-tu être lobby-boy ? », demande le concierge, Monsieur Gustave H. (Ralph Fiennes). « Qui ne le souhaite pas ? » La réponse du jeune Zero Moustafa (Toni Revolori) marque le début d'une grande amitié entre les deux hommes. Cette rencontre est aussi le commencement d'une histoire mouvementée racontée par Wes Anderson. The Grand Budapest Hotel, tel est le titre de son nouveau film qui a fait l'ouverture de la 64e Berlinale.
L'intrigue se déroule dans un magnifique hôtel de la ville thermale Nebelsbad dans la fictive république Zubrowka en Europe de l'Est. Au début des années 1930, Monsieur Gustave H., le concierge phare de l'hôtel, entretient de bonnes relations avec ses hôtes. Et des liaisons très étroites avec certaines de ses hôtes les plus âgées. L'une d'entre elles est Madame Céline Villeneuve Desgoffe und Taxis (Tilda Swinton), 84 ans, surnommée Madame D. A sa mort, cette comtesse excentrique lègue au concierge un précieux tableau de la Renaissance. Chose que la famille de la défunte n'apprécie pas du tout. Rapidement, Monsieur Gustave et son lobby-boy Zero prennent le large, le tableau sous le bras, et une course-poursuite s'engage avec pour enjeu le bien de la comtesse décédée. Parallèlement, la police, dirigée par l'inspecteur Henckels (Edward Norton), enquête sur la mystérieuse mort de Madame D.
Bande-annonce de The Grand Budapest Hotel du réalisateur Wes Anderson (2014)
The Grand Budapest Hotel est une comédie policière brillante au ton doux-amer. C'est un film sur la loyauté et l'amitié dans une Europe en pleine mutation. Le film montre le passage de l'âge d'or à la prise du pouvoir par le fascisme. La montée du régime communiste y est aussi dépeinte. Wes Anderson a créé un univers à part entière pour son film. Inspiré par les histoires de l'écrivain autrichien Stefan Zweig, il déchiquette l'histoire européenne du 20e siècle. Anderson souligne les bouleversements de l'époque par une esthétique visuelle qui ne cesse de changer. Le Grand Budapest Hotel, qui était au départ un hôtel magnifique et luxueux, aux nombreuses fioritures et détails merveilleux, est devenu un simple hôtel fonctionnel, sans aucun luxe. Le château de la famille de Madame D. par contre porte lui les premières traces du pouvoir fasciste. Il est sombre et évoque la brutalité.
The Grand Budapest Hotel est une comédie policière brillante au ton doux-amer. C'est un film sur la loyauté et l'amitié dans une Europe en pleine mutation. Le film montre le passage de l'âge d'or à la prise du pouvoir par le fascisme. La montée du régime communiste y est aussi dépeinte. Wes Anderson a créé un univers à part entière pour son film. Inspiré par les histoires de l'écrivain autrichien Stefan Zweig, il déchiquette l'histoire européenne du 20e siècle. Anderson souligne les bouleversements de l'époque par une esthétique visuelle qui ne cesse de changer. Le Grand Budapest Hotel, qui était au départ un hôtel magnifique et luxueux, aux nombreuses fioritures et détails merveilleux, est devenu un simple hôtel fonctionnel, sans aucun luxe. Le château de la famille de Madame D. par contre porte lui les premières traces du pouvoir fasciste. Il est sombre et évoque la brutalité.
CHAQUE JOUR UNE NOUVELLE MOUSTACHE
La catastrophe imminente est aussi visible dans les personnages. Anderson a crée de merveilleux personnages aux caractères excessifs. Le fils de Madame D., Dimitri (Adam Brody), par exemple : ses cheveux, ses vêtements, ses pensées et ses attitudes, tout en lui est sombre. Monsieur Gustave H. par contre est très élégant, toujours soucieux de son apparence et aussi un peu trop fortement parfumé. Mais sa qualité première est la loyauté. Il est loyal à l'hôtel, à ses clients et amis. La même chose s'applique à Zero Moustafa, son protégé, qui est tout autant préoccupé par son apparence. Chaque jour, ce dernier se dessine soigneusement une fausse moustache.
Les personnages agissent de manière aussi folle que leur apparence. Le film est de plus en plus mouvementé et les personnages rappellent, par leur burlesque et leurs actions chorégraphiées, l'époque du cinéma muet. Une des scènes les plus drôles est probablement le plan de sauvetage de la « Société des clés d'or ». Cette société secrète, une confrérie des meilleurs concierges (parmi lesquels Bill Murray), se porte à la rescousse de Monsieur Gustave. En quelques secondes, le spectateur est témoin d'un enchaînement d'appels téléphoniques : un concierge appelle un autre concierge, qui alerte alors son lobby-boy et va ensuite appeler un troisième concierge, qui alertera son propre lobby-boy avant de téléphoner à un autre concierge, et ainsi de suite.
The Grand Budapest Hotel est cru, ironique et irritant, tout comme l'étaient les précédents films de Wes Anderson La Famille Tenenbaum (2001) et À bord du Darjeeling Limited (2007). Wes Anderson réussit une merveilleuse comédie qui se montre critique envers une période sombre de l'histoire de l'Europe.
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Translated from Slapstick im Grandhotel: Der silberne Bär 2014