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Cinéma : les filles ont encore frappé

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CultureSociété

Les films qui dépeignent les filles des banlieues ont le vent en poupe.

Elles cognent. Castagnent, dealent ou rackettent. Chouravent leurs copines, jouent aux caïds et squattent le haut de l’affiche. Les lolitas sont définitivement has been. Sorti en 2004, ‘On the Outs' [Girls in America] -de Lori Silverbush et Michael Skolnik-, un film américain primé lors des festivals de Sundance et Deauville, ouvrait le bal de ces nouvelles héroïnes urbaines en retraçant le destin croisé de 3 adolescentes dans la banlieue de New York, entre crack et premier amour. Pas question de sombrer dans le cliché car les chiffres eux ne sont pas cinégéniques : rien que sur l'ensemble du territoire américain, le nombre de femmes incarcérées depuis 1980 a augmenté de près de 400%, soit deux fois plus que celui des hommes.

Et en Europe, le sexe faible cultive aussi un drôle de goût pour la violence. ‘Prinzessin’ [Princesses], le premier long métrage de la réalisatrice allemande Birgit Grosskopf, 34 ans, est cru et sans espoir : ses princesses du bitume errent dans une cité dépouillée, cigarette au bec, whisky à la main et flics aux trousses. Le tout sur fond d’immigration désenchantée. Lors de la présentation de la fiction à Paris en octobre dernier, durant le festival du film franco-allemand, Grosskopf reconnaissait s’être inspirée « de ces fameux gangs de filles des ghettos américains que l’on retrouve aujourd’hui sur le Vieux Continent. »

Plus optimiste, Bigas Lunas, 60 ans, le Catalan atypique auteur du cultissime ‘Jamon, Jamon’ [Jambon, Jambon] a présenté début 2006 son ’Yo soy la Juani’ [Je suis la Juani], le parcours d’une explosive « Espagnole du 21ème siècle qui, loin d’être victime du petit macho ibérique, veut enfin maîtriser sa vie. » Dans un entretien avec le quotidien espagnol El País, Lunas affirmait « vouloir peindre le glamour, la modernité et le potentiel des cités». En clair, les zoulettes n’ont pas fini d’avoir la cote avec le 7ème art.