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Chronique de 24h à Dour: dans la peau d'un festivalier

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Bruxelles

Cette année, du 12 au 16 juillet, Cafébabel Bruxelles était présent au festival de Dour, en Belgique. Rencontre européenne de plus de 240 000 personnes avec des musiciens alternatifs et indépendants, revivez 24h dans la peau d'un festivalier.

Pour ce jeudi 13 juillet, le réveil s’est fait sous un soleil éclatant. Après une nuit qualifiée de particulièrement fraîche (comprenez que tout le monde était gelé), le choc thermique fut rude pour certains qui décidèrent de retourner dormir jusqu’au soir ! A peine le temps d’avaler un sandwich écrasé et légèrement humide que les festivaliers se mettent en branle vers l’espace hygiène. Il faut dire que la file pour les douches dépasse déjà les 200 personnes. De nombreux fêtards continuent d’affluer depuis le parking situé cette année de l’autre côté de la nationale et tous trainent derrière eux des montagnes de tentes, sacs, nourriture et surtout d’alcool. Vu que tous les campings classiques ont été réunis pour cette édition, chacun s’installe dans un joyeux bordel de tentes quechua et de tonnelles blanches. On peut sans peine parier que, cette nuit, le drame du « Mais où est cette **** de tente ? » frappera encore.

Après un (très) rapide tour aux sanitaires, direction la Cooking Island. Midi approche et deux heures de file pour se laver, il faut avouer que ça creuse. Heureusement, niveau attente, les festivaliers sont rôdés pour la petite demi-heure nécessaire pour avoir accès aux micro-ondes et chauffe-eaux. Une fois en possession de sa précieuse barquette, le fêtard lambda s’attelle immédiatement à son activité favorite : prendre l’apéro.  Le temps de s’enfiler deux trois canettes et 13h sonne. Le festival ouvre ses portes et les premiers concerts vont bientôt démarrer.  Au programme, Glass Museum sur la scène de la Petite Maison dans la Prairie promet un démarrage tout en douceur de cette première journée complète. Les deux Belges originaires de Tournai sont bien décidés à envoyer du lourd pour leur deuxième passage et la foule réagit bien. Et si le chapiteau n’est pas totalement rempli, le duo attire néanmoins un joli nombre de gens, vu leur heure de passage.

Les derniers accords résonnent encore que la foule se disperse pour ne pas louper le début des concerts qui suivent. Sur notre chemin, les traditionnels masseurs de mains de Dour s’activent à contenter les mains fatiguées des festivaliers. Un passage au bar, il faut bien s’hydrater, et en avant vers la Jupiler BoomBox. Sur scène, ADN 7.6 propose un show endiablé chauffant la foule avec leur hip-hop parmi les plus prometteurs en Belgique. Au dehors, la Last Arena s’éveille avec Atomic Spliff. Quelques dizaines de minutes plus tard, les basses monstrueuses de la Red Bull Elektropédia résonnent, battant le rappel sur le site de tous les mordus d’électro et de drum’n Bass. Après toutes ces émotions, l’heure de la sieste se fait sentir. Le Petit Bois se rempli et offre un cadre apaisant autour d’une bière spéciale même si, comme toujours, il y a une file à l’entrée.

Autour de 15h, le bruit court que Solange, à l’origine prévue sur la Last Arena en fin d’après-midi, ne sera pas présente. Une rumeur confirmée quelques instants plus tard par le Festival. A sa place, Gucci Man. Mais l’annulation chamboule tout le programme de la main stage et l’un des concerts les plus attendu, Bruxelles Arrive, est décalé à 17h45. Pas le choix, il faut prendre son mal en patience. Heureusement, IDLES est là pour réveiller les masses dans la Caverne. Et ils envoient du lourd les Anglais et leur punk-rock. Un petit tour par la Jupiler BoomBox avec Kate Tempest et on regrette de ne pas pouvoir se dédoubler pour à la fois rester et assister en face, à Bruxelles Arrive. Un show explosif, avec sur scène, une myriade de rappeurs différents. De quoi contenter tout le monde !

Le temps passe et nous voilà déjà proche de l’heure du souper…. Et de l’apéro (oui, encore, mais à Dour c’est plus ou moins toujours l’heure de l’apéro) ! La plupart des festivaliers rentre avec nous vers le camping en préférant garder leurs tickets food pour la fringale de minuit. Après quelques verres et un plat de pâtes, on reprend la route vers le festival. Le chemin est long mais Vitalic en live, ça donne des ailes. Malheureusement, Dour a la bonne idée de fermer la moitié des portiques à l’entrée du site, où le passage est obligatoire, et la foule grandit. Elle se compacte, pousse et la sécurité et les bénévoles n’ont d’autre choix que d’ouvrir en grand les portes du festival !

A partir de ce moment-là, c’est un enchainement de concerts, d’amour, de vibes positives et de danses effrénées. Les heures se perdent dans un brouillard de fête et quand on en émerge, sur le retour, on prend peu à peu conscience de combien l’ambiance était folle. Comme prévu, les plus entamés d’entre nous partent à la recherche de leur tente perdue. On entend les jurons de ceux qui se prennent dans les tendeurs. Et surtout, les cris de surprise de ceux réveillés inopinément par la chute d’un festivalier un peu éméché sur leur tente. Quelques heures de sommeil, et c’est reparti pour la plaine de la machine à feu encore plus avide de sensations.