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Cherche stage au Parlement

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SociétéPolitique

Un stage à bruxelles : c'est l'objectif de milliers d’étudiants européens. À la recherche d'une expérience qualifiante. Et d’un carnet d’adresse bien rempli.

Le siège du Parlement européen à Bruxelles est devenu un lieu de stage toujours plus recherché par les jeunes du Vieux Continent. Les chiffres parlent d'eux-mêmes : en 2001, près de 2000 candidatures parvenaient au Bureau des stages du Parlement. En 2005, elles sont multipliées par 3 et frisent dorénavant les 6500 lettres de motivations envoyées. Mais malgré la hausse incroyable de la demande, les postes disponibles sont limités 600 places environ.

Pas de salaire mais un coup de pouce

«Je n'avais aucun contact lorsque j'ai transmis ma candidature par courrier électronique. Mais elle a été acceptée. J’ai par la suite remarqué que cela ne se passe pas toujours de cette manière», explique Julian Boecker, un jeune Allemand de 23 ans, actuellement en stage auprès du Parti populaire européen (PPE).

Car contrairement à la Commission européenne où le nombre de stagiaires est strictement réglementé, les eurodéputés jouissent d'une liberté totale de choix concernant le nombre d' « assistants » souhaités. Une latitude qui s’applique aussi à la rémunération. «Je perçois un salaire mensuel tout juste suffisant à payer mon loyer et quelques autres dépenses», affirme Jens Jonatan Steen, stagiaire danois auprès du Parti socialiste européen (PSE), avant d'ajouter : «le Parlement devrait mettre en place des normes communes afin de réglementer le statut de stagiaire».

Maria Formisano, étudiante italienne à Sciences Po Paris effectue ici son premier stage auprès de la délégation du PSE : «je ne suis pas payée,» dit-elle, « mais j'ai accepté parce que l'enjeu est plus élevé : j'ai accès à de précieuses informations, je peux m'informer librement sur les thèmes qui m'intéressent. Et surtout, je suis en contact avec les personnes qui comptent».

Les ex-stagiaires veulent rester dans le circuit, depuis 1966

Le fameux carnet d’adresses. Passer quelques mois dans les couloirs froids du Parlement à Bruxelles équivaut donc à rencontrer des personnes susceptibles d’être utiles à son avenir professionnel. Le stage devient alors synonyme d'investissement pour un emploi ultérieur, voire un autre stage au sein d'une ONG ou d'une autre institution européenne.

Parce qu'après trois ou six mois maximum, l’expérience s’achève : «j'aimerai beaucoup rester mais il n'y a pas de place», explique Barbara Renna, stagiaire pour le compte de l’eurodéputée de droite Adriana Poli Bortone. «En général, les stagiaires deviennent assistants d’eurodéputés à condition que l'assistant en charge termine son mandat, laissant son poste vacant».

Être bien informés et « rester dans le circuit » s'avère donc fondamental. C'est pour cette raison qu’existe, depuis 1966, 'Adek International', l’association des ex-stagiaires de l’Union européenne. Le but ? Maintenir un rapport étroit entre les anciens assistants et les institutions européennes.

«Je n'ai même pas l'impression de vivre en Belgique»

«Mon rapport avec Bruxelles est pratiquement nul. Je n'ai même pas la sensation de vivre en Belgique», confie le Danois Jens Jonatan. «J'aimerais avoir une vie sociale plus européenne, plus internationale. Mais je n'ai pas le temps». Jens vit en effet avec huit compatriotes et son environnement reste exclusivement danois.

Stella Duzhar et Christoph Kopp, autres stagiaires hongrois pour le compte du Parti populaire européen (PPE), se sentent également étrangers aux dynamiques et aux activités de la ville. «Nous nous contentons de jouer les touristes le week-end. Mais pour nous, Hongrois, Bruxelles est une ville très chère».

Par ailleurs, Stella insiste sur le problème de la spéculation immobilière des Belges : «lorsque je suis ici arrivée, je n'avais aucune idée des prix et j'ai trouvé un logement sur Internet ; je paie 1300 euros par mois. Ce n'est qu'après mon arrivée que j'ai découvert l'escroquerie».

C'est justement pour aider les nombreux stagiaires débarquant chaque mois de l'Europe entière que l'association ‘Trainees in Brussels’ a été créée et propose d'offrir des solutions de logement à ceux ayant besoin d'une chambre, d'un hébergement en auberge de jeunesse ou auprès d'une famille. Mais les prix de la capitale belge n'ont pas encore atteint les niveaux de villes comme Milan ou Paris.

Jérôme Boniface, 28 ans, arrive justement de la Ville Lumière avec un Master du Collège d'Europe de Natolin à Varsovie en poche. Sa copine italienne travaille pour la Commission et il est arrivé à Bruxelles la semaine dernière à la recherche d'un emploi. « À chaque angle de rue, tu rencontres un polyglotte bardé de diplômes, la concurrence est rude», avoue-t-il. «Je sollicite des amis et je cherche sur Internet. Au pire, je chercherai moi aussi un stage».

Crédit photos : Giulio Zucchini

Translated from A.A.A. Cercasi stage al Parlamento Europeo