Casser sa pipe
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Pour ne pas casser sa pipe, mieux vaut ne pas se tuer à la tâche et prendre un peu de vacances !
En Europe, juillet et août restent les deux mois les plus propices aux vacances. Parfois, à en juger par les mines déconfites, le stress ambiant, les traits tirés et l’état de décrépitude générale, on ne peut que conseiller à ceux qui semblent « to be at the end of one’s rope » (« au bout du rouleau ») de partir sur le champ se mettre les doigts de pied en éventail, au risque, comme le disent les Espagnols, de finir par « estirar la pata » (« étendre la jambe »), ce qui serait beaucoup moins drôle, et surtout beaucoup plus définitif. Cela, bien souvent, ne prévient pas.
Quand on peine à « essere alla frutta » , autrement dit, en italien, à « arriver à la fin du repas», le risque est grand de devoir, avant la fin, comme le déplorent les Allemands, « jeter la cuillère» (« den Löffel abgeben » ).
Il est donc temps de partir, si on ne veut pas, avant l’échéance, en être réduit à casser sa pipe. La funeste expression remonterait aux guerres napoléoniennes. Sur les champs de batailles, où l’on pratiquait souvent les amputations à la chaîne, et, surtout (aïe !), sans anesthésie.
Faute de chloroforme, le chirurgien coinçait alors entre les dents du malheureux patient (histoire, justement, de lui faire prendre son mal en patience) une pipe. Si par malheur l’issue de cette intervention sauvage s’avérait vaine, le patient vaincu, en desserrant les mâchoires, laissait tomber sur le sol en mourant la pipe qui se brisait.
Vous ne vous ne voudriez tout de même pas que cela vous arrive ? Alors profitez donc vos vacances, histoire d’être « back in the pink » (« un retour au rose »/ « retour en force »). I WISH YOU BUENAS URLAUB !